La communauté congolaise résidant au Gabon a commémoré ce vendredi 2 août la journée nationale du « GENOCOST ». Cette journée, décrétée par le président Félix Tshisekedi, vise à rendre hommage aux victimes des guerres qui ravagent la République Démocratique du Congo (RDC) depuis trois décennies.
La cérémonie s’est tenue à l’hôtel Tropicana de Libreville, où une conférence-débat sur le thème « L’agression de la République Démocratique du Congo par le Rwanda sous l’œil coupable de la communauté internationale » a rassemblé une forte assistance. Sous la houlette de l’ambassadeur de la RDC au Gabon, S.E.M. François Luambo Siongo, trois éminents intervenants, dont le Pr Minico Bokemposila, ont éclairé les invités sur les enjeux et les conséquences de cette tragédie.
Le Pr Minico Bokemposila a expliqué le terme « GENOCOST », une expression qui désigne la nature économique du génocide en RDC. Il s’agit d’une combinaison de génocide et de coûts économiques. Sur le plan humain, le bilan est catastrophique avec des millions de personnes tuées, violées, et des droits de l’homme bafoués chaque jour. Le bilan économique n’est pas en reste. Depuis le déclenchement de l’oppression, la RDC a perdu plusieurs infrastructures, des parcs de productivité, et la perturbation des activités économiques a mis à terre l’économie et l’essor du pays.
À ce jour, on dénombre plus de 12 millions de morts en RDC, contre 800 000 au Rwanda. Face à ce carnage qualifié de « lâche » par les organisateurs, la communauté congolaise du Gabon et celle du monde entier dénonce l’inaction de la communauté internationale. Les organisateurs appellent tous les citoyens congolais à s’approprier de manière collective et individuelle la commémoration de cette journée, désormais inscrite dans les annales de la RDC.
L’ambassadeur de la RDC au Gabon, S.E.M. François Luambo Siongo, a déclaré que cette guerre entre son pays et le Rwanda, commanditée par l’Occident, finira par se terminer car ces deux pays sont frères. Il a invité au règlement de ce conflit par la voie diplomatique, appelant le peuple congolais à se lever d’une seule voix pour la paix et la liberté.
« Quand on est en deuil, on n’est pas heureux. Le problème de la RDC, avec ces 12 millions de morts organisés par notre voisin, ce que j’allais dire aux autres, notre voisin, c’est parce que c’est lui qui dirige ce peuple. Mais il y aura un moment où il va terminer, parce que ce n’est pas d’aujourd’hui que nous sommes avec eux. Nous sommes des voisins éternels, » a-t-il déclaré.
L’ambassadeur a exprimé sa tristesse face à cette situation et a réitéré l’engagement de la RDC à résoudre ce conflit par la diplomatie. « La RDC ne veut pas faire de la guerre. La RDC veut passer par la diplomatie pour essayer de tout arranger. Et c’est ce que nous faisons, » a-t-il ajouté.
Il a également rappelé les efforts récents pour la paix, notamment la réunion en Angola, et a souligné l’importance de continuer à parler fort de cette agression et à négocier entre Congolais pour trouver des solutions positives pour le pays.
L’ambassadeur a conclu en appelant tous les Congolais à se lever comme un seul homme pour parler d’une seule voix. « Nous voulons la liberté, nous voulons la paix, » a-t-il insisté.
Cette journée de commémoration a été marquée par une profonde tristesse mais aussi par un espoir renouvelé pour un avenir de paix et de prospérité pour la RDC.