Dans le cadre de la valorisation et du retour à la culture Ekang, la communauté fang a célébré ce jeudi 1er août 2024 la 3ème édition d’Ekouna au Stade de Nzeng-ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville. Cette édition, placée sous le thème « vivre la culture Ekang autour du vêtement d’inspiration traditionnelle », a été marquée par une série d’activités culturelles et éducatives.
Les invités ont eu l’occasion de participer à une kermesse, à la restauration de la coutume ékang, à des jeux et danses traditionnels, ainsi qu’à des défilés en costumes traditionnels. La journée a également été ponctuée par une conférence inaugurale en langue Fang, animée par Tsira ELLA. Ce dernier a captivé son auditoire en abordant le vêtement traditionnel ékang et l’importance de revenir aux sources de cette culture.
Selon Livanne Ntsame, coordinatrice de l’événement, l’objectif de cette journée était de montrer aux jeunes générations et à l’ensemble du Gabon que la communauté fang possède encore des rudiments vestimentaires qui la singularisent. « Il était question aujourd’hui pour nous de montrer à nos enfants, à nos frères, à tous les camps du Gabon que nous avons encore des rudiments vestimentaires, que nous pouvons de nouveau ressortir afin de porter un vêtement qui nous singularise et qui nous présente au monde entier, » a-t-elle déclaré.
Le peuple Ekang ne se limite pas au Gabon ; il est également présent au Congo, en Guinée équatoriale et au Cameroun. Le conférencier, Tsira ELLA, a souligné l’importance pour les différentes communautés de se réapproprier leurs vêtements traditionnels. « Il y a plusieurs façons, il y a plusieurs vêtements, que ce soit par la manière d’attacher, que ce soit par la façon de le coudre. Si nous ne pouvons pas reproduire à l’identique ce que nos ancêtres faisaient, nous pouvons au moins avoir quelque chose qui s’y approche, » a-t-il expliqué.
Livanne Ntsame a également insisté sur la nécessité de persévérer dans cette entreprise culturelle. « Ce que nous considérons comme difficile aujourd’hui, c’est qu’il disait simplement que dès qu’on a commencé, il ne faut plus s’arrêter. Parce qu’aujourd’hui, on est 100, mais derrière nous, il y a nos ancêtres aussi qui étaient là et il a fait l’invocation avant de commencer sa présentation. Et demain, nous serons un peu plus. Tant qu’on ne laisse pas tomber, le message passe. Même s’il arrive lentement, il finira par toucher le plus grand nombre. »
Les participants ont arboré divers éléments accessoires de leurs vêtements ancestraux, tels que des grelots, des manchettes et des bijoux. Certains ont même intégré des symboles traditionnels comme les concombres, les arachides et l’orafia, chacun représentant une partie de la tradition.
Cette journée d’ouverture sera suivie d’une soirée de gala le 4 août prochain. Les organisateurs prévoient de récolter des fonds pour la construction d’un complexe culturel qui abritera les différentes activités liées à la pérennisation de la culture Ekang.
Livanne Ntsame a conclu en soulignant l’importance d’avancer pas à pas. « Il s’agit d’aller pas à pas parce que si on amène trop d’informations aussi, sachant l’environnement difficile dans lequel nous évoluons, on permet à ce que nos enfants absorbent élément par élément.
La 3ème édition d’Ekouna a été une célébration réussie de la culture Ekang, marquée par une forte participation et un engagement renouvelé envers les traditions ancestrales. Les organisateurs espèrent que cette initiative contribuera à la préservation et à la transmission de cette riche culture aux générations futures.
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