Les conflits fonciers dans la banlieue de Libreville sont en pleine recrudescence ces dernières années. Des individus, profitant de leur statut social et de leurs relations au sein des administrations en charge du lotissement et du foncier, créent des Sociétés Civiles Immobilières (SCI) pour s’approprier illégalement des parcelles de terre appartenant à des autochtones. Un cas emblématique de cette pratique est le conflit opposant la famille Mengome Mba à dame Ongaye, gérante de la SCI « LÉO Cartagène », à Nzogh Beyock, près du Premier Campement, dans la commune d’Akanda.
Mengome Mba Nicolas, membre de la famille Mengome Mba, témoigne de l’acquisition forcée de leur patrimoine foncier par la gérante de la SCI « LÉO Cartagène », Madame Ongaye. « Dans le village de Nzogh Beyock, nous ne connaissons pas Madame Ongaye. Nous n’avons jamais signé de document avec elle. Elle prétend avoir acquis des terrains via l’ANUTTC, mais nous sommes étonnés car l’ANUTTC ne donne pas de parcelles de cette manière, » déclare-t-il.
Madame Ongaye, selon Mengome Mba Nicolas, n’a jamais cherché à obtenir l’accord des autochtones pour l’acquisition des terres. « Elle n’est jamais venue nous demander l’autorisation. Elle vient faire le bras de fer dans notre village, » ajoute-t-il. La famille Mengome Mba affirme que Madame Ongaye a utilisé ses relations pour obtenir des parcelles de manière illégale, sans jamais consulter les propriétaires légitimes.
En 2017, Madame Ongaye avait été présentée à la famille Mengome Mba par Monsieur Obolo à la mairie d’Akanda. Elle avait alors promis de reconnaître les autochtones et de payer pour les terrains une fois ses projets achevés. « Elle nous a dit qu’elle paierait 50 ou 80 millions une fois ses maisons construites. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a jamais donné un seul franc, » déplore Mengome Mba Nicolas.
La famille Mengome Mba a découvert que certaines parcelles de leur village ont été attribuées à Madame Ongaye sans leur consentement. « Nous avons constaté qu’une même parcelle, la 54 section YD8, a deux titres fonciers différents. C’est étonnant et nous demandons aux autorités en charge du foncier de jeter un œil attentif sur ce dossier, » explique Mengome Mba Nicolas.
Le directeur général de l’ANUTTC est appelé à être vigilant concernant le dossier de la SCI « LÉO Cartagène ». La famille Mengome Mba demande également aux autorités judiciaires de prendre des décisions rapides et justes, car les décisions ont été bloquées au niveau de l’ANUTTC depuis deux mois.
Ce conflit n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des pratiques illégales et abusives qui sévissent dans le secteur foncier à Libreville. Les SCI émergent comme des champignons, profitant de la corruption et des failles administratives pour s’approprier des terres sans respecter les droits des autochtones.
Les conflits fonciers en banlieue de Libreville mettent en lumière un problème systémique qui nécessite une intervention urgente des autorités. La famille Mengome Mba et d’autres victimes de ces pratiques illégales attendent justice et réparation. Il est crucial que les autorités prennent des mesures pour protéger les droits des autochtones et mettre fin à l’accaparement illégal des terres.