Le Gabon se prépare à faire face à la variole du singe

Le Représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Gabon, Margaran Monzon Bagayoko, a convoqué ce jeudi 22 août 2024 à son siège social une séance de briefing pour les médias nationaux et internationaux afin de sensibiliser les populations gabonaises sur le Mpox, également connu sous le nom de variole du singe. Cette maladie, désormais reconnue comme une urgence sanitaire par l’OMS, suscite une inquiétude croissante en raison de sa propagation rapide sur le continent africain et au-delà.

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Lors de cette rencontre, le Dr Tounaikok Narcisse, épidémiologiste en charge de la vaccination et de la surveillance à l’OMS, a souligné l’importance de la vigilance. « Au Gabon, nous n’avons pas encore identifié de cas de variole du singe. Cependant, nous partageons des frontières avec des pays où des cas ont été signalés, notamment le Cameroun et le Congo Brazzaville, » a-t-il déclaré.

 

La variole du singe, causée par l’orthopoxvirus simien, est une maladie infectieuse très contagieuse. En République démocratique du Congo, 16 123 cas ont été signalés, avec 558 décès. La maladie, présente en Afrique centrale, de l’ouest et de l’est, a un taux de létalité compris entre 1 et 5 %. Elle est désormais une épidémie mondiale, avec un taux de létalité de 0,2 %, touchant des pays comme la Suède et la Thaïlande.

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Les scientifiques ont découvert l’apparition d’une nouvelle souche plus dangereuse, le clade IIb, qui se propage par voie sexuelle. La variole du singe se manifeste par une éruption cutanée, de la fièvre et des douleurs musculaires. Elle se transmet via les rapports sexuels, par contact interhumain, ou avec des animaux infectés tels que les rongeurs et les primates.

 

« La maladie se transmet par un contact direct avec une personne infectée, avec des objets contaminés, ou avec un animal infecté, » a ajouté le Dr Tounaikok. Les symptômes habituels incluent des cloques ou des lésions muqueuses touchant tout le corps, notamment le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, les zones génitales ou anales, accompagnées de fièvre, maux de tête, de gorge, douleurs musculaires intenses, adénopathies et asthénie.

 

Le Dr Margaran Monzon Bagayoko a expliqué qu’il n’existe actuellement aucun médicament pour traiter directement la variole du singe. Les médecins procèdent au traitement des symptômes, et la plupart des personnes atteintes se rétablissent en deux semaines à un mois. Les personnes infectées sont contagieuses jusqu’à la guérison complète de l’éruption cutanée.

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La meilleure protection contre la variole du singe réside dans la prévention. Le Dr Tounaikok a recommandé d’éviter les milieux à risque, les grands rassemblements, la multiplication des partenaires sexuels, et les contacts physiques étroits. « Pour prévenir la maladie, il y a le vaccin, mais il faut aussi respecter certains gestes comme le lavage régulier des mains et bien cuire les viandes. La maladie peut être transmise par contact avec des animaux malades ou morts, » a-t-il précisé.

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Dr Tounaikok Narcisse, épidémiologiste à l’OMS 

L’OMS recommande aux pays de mettre en place des mesures préventives. Le Dr Bagayoko a déclaré que la maladie peut être diagnostiquée par un test PCR sur un échantillon de muqueuse ou de lésion cutanée, ou du pharynx ou du rectum en l’absence des premiers éléments.

 

Pour les populations les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes, l’OMS recommande les vaccins MVA-BN ou LC16-KMB, OrthopoxVac et ACAM 2000.

 

Le Dr Tounaikok a également tenu à dissiper les rumeurs assimilant le Mpox à la COVID-19. « Le Mpox est totalement différent de la COVID-19. La COVID-19 se transmet par voie respiratoire, tandis que le Mpox se transmet par contact direct, y compris par les rapports sexuels, » a-t-il expliqué.

 

Le représentant de l’OMS s’est dit confiant dans les capacités du Gabon à gérer cette maladie, grâce à l’expérience acquise lors de la pandémie de COVID-19. « L’OMS a appuyé le Gabon à élaborer un plan de préparation à la riposte. Le Gabon est prêt à faire face à cette maladie, » a-t-il déclaré.

 

L’OMS travaille également avec le ministère de la Santé pour renforcer la surveillance et la capacité de détection précoce des cas. Le Laboratoire National de Santé Publique est également soutenu par l’OMS, qui fournit des réactifs pour détecter la maladie.

 

Avec ces mesures en place, le Gabon se prépare activement à faire face à la variole du singe, en mettant l’accent sur la prévention et la sensibilisation des populations.