Des mois sans accès régulier à l’eau et à l’électricité poussent les habitants de Mandji à manifester
Ce jeudi 12 septembre 2024, la commune de Mandji, capitale départementale de Ndolou dans la province de la Ngounié, a été le théâtre d’une manifestation populaire. Après sept mois de délestages constants et de manque d’eau dans les foyers, les habitants sont descendus dans la rue pour réclamer des réponses à la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG).
Leur objectif : attirer l’attention des autorités sur une situation devenue insupportable.
Les problèmes d’accès à l’électricité et à l’eau courante sont récurrents dans cette commune du Sud du Gabon. Selon les manifestants, depuis 7 mois, les coupures d’électricité sont de plus en plus fréquentes et prolongées, plongeant des foyers entiers dans l’obscurité. De plus, les habitants de Mandji se plaignent d’une absence totale de communication de la part de la SEEG concernant les interruptions de service. Aucune affiche ni notification ne sont visibles pour informer la population des raisons des coupures.
Des dizaines de résidents de la ville, excédés par la situation, ont défilé dans les rues, scandant des slogans tels que : « La SEEG, trop c’est trop ». Cette marche pacifique, relayée en direct sur les réseaux sociaux, a eu pour but de sensibiliser les autorités et de forcer la SEEG à sortir de son silence.
Outre le manque d’eau et d’électricité, les manifestants ont également dénoncé des pratiques de surfacturation qu’ils estiment abusives. « Nos compteurs ne tournent et nos factures sont exorbitantes, alors que nous passons plusieurs jours sans électricité », a déclaré l’un des manifestants.
Un autre résidant a exprimé son incompréhension face à cette situation paradoxale : « Comment comprendre que notre département, riche en ressources pétrolières, puisse être dépourvue d’eau et d’électricité ? » Cette question soulève l’amertume ressentie par la population de Ndolou qui vit à proximité des industries pétrolières, mais qui peine à accéder à des services de base.
Après avoir marché jusqu’aux locaux de la SEEG, les manifestants ont exigé une explication immédiate du responsable local de la société. Face à la pression, ce dernier a accepté de s’exprimer. Il a expliqué que le générateur principal, qui alimente la ville, est tombé en panne. Actuellement, la SEEG n’a à disposition qu’un groupe électrogène de 80 KVA, largement insuffisant pour répondre aux besoins énergétiques de l’ensemble de la commune.
Cette explication n’a guère apaisé la colère des manifestants, qui, frustrés par la durée de la panne, ont exprimé leur mécontentement de manière plus virulente à l’arrivée devant les grilles de la société. Les habitants, lassés d’attendre une amélioration de la situation, demandent désormais des actions concrètes pour résoudre définitivement ces problèmes.
La manifestation à Mandji met en lumière un problème récurrent au Gabon, celui de l’accès à des services de base comme l’eau et l’électricité, même dans des régions stratégiques sur le plan économique. Les habitants espèrent que leur cri de détresse ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd et que des mesures urgentes seront prises pour améliorer leurs conditions de vie.