Emmanuel Ombana, président du Jeunesse Entreprise Conseil (JEC) et figure de proue de la société civile gabonaise, a tenu une conférence de presse atypique ce samedi après-midi. Cette rencontre, organisée sous forme de réunion extraordinaire, a réuni les leaders des associations de jeunesse gabonaises pour discuter de la crise interne au Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et de la situation bloquée de la subvention octroyée par l’État au Parlement des Jeunes et au CNJ. L’objectif était de proposer et d’établir un plan de sortie de crise.
Une Crise de Leadership et de Gouvernance
Emmanuel Ombana a ouvert la conférence en soulignant la gravité de la situation actuelle au sein du CNJ. « Nous avons tenu à avoir cette rencontre d’échanges avec les organisations de jeunesse membre de droit pour essayer de clarifier un certain nombre de points, » a-t-il déclaré. Parmi les points abordés, le bicéphalisme au sein du CNJ et la situation de la dotation spéciale de 500 millions de francs CFA allouée au CNJ et au Parlement gabonais des jeunes.
Le bicéphalisme, ou la présence de deux bureaux rivaux au sein du CNJ, est en violation des dispositions statutaires et réglementaires du Conseil. Cette situation a conduit à un blocage de l’utilisation des fonds alloués, mettant en péril les projets destinés à la jeunesse gabonaise. « Il y a un courrier qui a été adressé à ces institutions pour en savoir un peu plus, pour éclairer la jeunesse sur un peu cette subvention qui fait couler de salive, » a expliqué Ombana.
Transparence et Participation : Les Clés de la Solution
Pour résoudre cette crise, Ombana a insisté sur la nécessité de transparence et de participation. « Ce que nous réclamons, c’est qu’il y ait un comité de pilotage de ce projet et dans ce comité, les représentants de la jeunesse doivent être intégrés, » a-t-il déclaré. Ce comité devrait superviser toutes les étapes du projet, de la rédaction des termes de référence à la répartition des fonds, en passant par le choix des maîtres d’œuvre et l’élaboration des rapports.
Ombana a également critiqué l’absence de feuille de route et de stratégie claire pour la jeunesse gabonaise. « Depuis près de un an, on va dire, qu’il y a eu ces bureaux qui ont été mis en place en 10 mois. Vous constatez comme moi qu’il n’y a aucune feuille de route, aucune stratégie de la jeunesse, aucune feuille de route sur les activités de la jeunesse, » a-t-il souligné.
Appel à l’Action et à la Responsabilité
Emmanuel Ombana a conclu en appelant les autorités à agir rapidement pour débloquer la situation. « Nous avons saisi de façon officielle, depuis plus de une semaine, monsieur le ministre de la Jeunesse, pour tenter de comprendre un peu et pour éviter toutes sortes de rumeurs sur l’utilisation de ce fonds, » a-t-il déclaré. Il a également exprimé sa frustration face au manque de réponse des autorités compétentes.
La crise au sein du CNJ et le blocage des fonds alloués sont des symptômes d’un problème plus profond de gouvernance et de responsabilité. Pour sortir de cette impasse, il est crucial que les jeunes soient impliqués dans les décisions qui les concernent et que les autorités fassent preuve de transparence et de responsabilité.
Perspectives pour l’Avenir
Pour résoudre cette crise, plusieurs mesures peuvent être envisagées. Tout d’abord, la mise en place d’un comité de pilotage incluant des représentants de la jeunesse est essentielle pour superviser l’utilisation des fonds et la réalisation des projets. Ce comité permettrait d’assurer une gestion plus transparente et responsable des ressources allouées.
Ensuite, les autorités doivent communiquer clairement sur l’utilisation des fonds et rendre des comptes régulièrement. Cette transparence est cruciale pour instaurer la confiance et garantir que les fonds sont utilisés de manière efficace et équitable.
Par ailleurs, l’élaboration d’une feuille de route claire par le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) est nécessaire. Cette stratégie doit inclure des objectifs précis et des actions concrètes pour répondre aux besoins et aspirations de la jeunesse gabonaise.
Enfin, il est impératif de renforcer la participation des jeunes dans les décisions qui les concernent. En impliquant les jeunes, on s’assure que les projets sont pertinents et répondent véritablement à leurs attentes, ce qui est fondamental pour le succès de toute initiative visant à améliorer leur situation.
La crise au sein du CNJ constitue en définitive un défi majeur pour la jeunesse gabonaise, mais elle représente également une opportunité pour renforcer la gouvernance, la transparence et la participation des jeunes. Il est temps que les autorités et les leaders de la jeunesse travaillent ensemble pour trouver des solutions durables et garantir un avenir meilleur pour la jeunesse gabonaise.