Après une rencontre infructueuse avec le corps administratif de l’Université Internationale de Libreville (UIL), le collectif des parents d’élèves a tenu une conférence de presse ce 29 septembre 2024 pour dénoncer les conditions de paiement et de passage en classes supérieures imposées par les responsables de l’université. Les parents ont exprimé leur mécontentement face à la prescription unilatérale de paiement des frais de paillasse, à hauteur de 200 000 FCFA pour chacun des parents, afin d’équiper le laboratoire de plateaux techniques.
Frais de Paillasse : Un Fardeau Injuste
Les parents d’étudiants ont marqué leur totale désaccord avec cette décision, affirmant que cet aspect relève de la responsabilité des parties signataires de la Convention ayant conduit à l’orientation de leurs enfants à cet établissement. Ils estiment que le coût élevé de la prise en charge des études à l’extérieur pour l’État justifie que ces frais ne devraient pas être imposés aux parents.
« Il y a un malaise au niveau de l’université et qui a même failli passer par une grève des étudiants. Nous estimons qu’en tant que parents, il faudrait qu’on essaye, il fallait qu’on dise quelque chose pour amener la sérénité et surtout pour nous prononcer sur un certain nombre de choses qui se font en ce moment, » ont-ils déclaré.
Communication et Transparence : Les Points de Désaccord
Au cœur des désaccords entre les parents et l’administration de l’UIL se trouvent l’ajout soudain des frais de paillasse dans les frais d’inscription sans communication préalable. Le compromis proposé, à savoir le paiement progressif des 200 000 FCFA, n’a pas satisfait les parents.
« Il y a le SOSUP qui oriente et l’ANBG qui octroie les bourses. Et ce n’est pas au parent d’assumer cet imprévu. Et surtout du fait que l’établissement n’a pas communiqué, il ne nous a même pas averti. On nous met au fait accompli, » ont-ils souligné.
Responsabilité de l’État et Partenariat
Le collectif a rappelé que les parents ne se constituent pas en ennemis de l’UIL, mais souhaitent une gestion concertée et inclusive du problème, prenant en compte leurs difficultés financières et la situation académique de leurs enfants.
« L’État a une responsabilité de prendre en charge les étudiants, à hauteur de 2 000 000 FCFA. Ça veut dire que les parents ont pris quand même une bonne part et l’État a pris presque la globalité. Qu’est-ce qui fait en sorte qu’on oriente nos étudiants dans les établissements privés, on va dire laïques? Mais c’est parce qu’un étudiant à l’extérieur coûterait plus cher qu’un étudiant à l’intérieur. Donc on ose espérer que les établissements qu’on oriente nos enfants ont les mêmes capacités que les établissements extérieurs, » ont-ils affirmé.
Problèmes de Système LMD et de Stage
Le collectif a également dénoncé la non-application du système LMD tel que recommandé par les autorités gabonaises, ainsi que la non-prise en charge systématique des étudiants à l’admission au stage.
« On dit que de la manière dont le système LMD est appliqué dans les écoles supérieures, mais à Berthe et Jean, il y a une autre manière d’appliquer le système LMD à leur manière, » ont-ils déploré.
Menaces sur les Étudiants
Les parents ont également dénoncé les sanctions injustes qui pèseraient sur leurs enfants du fait de leurs revendications légitimes.
« Il y a comme une fâcheuse habitude dans notre pays, lorsque les gens revendiquent, alors on commence à chercher les poux sur la tête pour chercher les enfants de ceux qui revendiquent. Alors que la cause qu’on revendique ici, ce n’est pas une cause individuelle mais c’est une cause commune, » ont-ils déclaré.
Appel à la Communication et à la Collaboration
Le collectif a invité l’administration de l’UIL à une réelle communication avec les parents d’étudiants, soulignant l’importance de la transparence et de la collaboration pour résoudre les problèmes.
« Nous ne nous constituons pas en ennemis de Berthe et Jean. Ce qu’il y a entre Berthe et Jean, c’est un problème crucial. Déjà pour orienter un étudiant, il faudrait qu’un étudiant travaille. Il faudrait qu’un étudiant ait une moyenne équivalente à 11. Les enfants qui sont orientés là-bas ne sont pas forcément les enfants dont les parents sont huppés. Je vous assure, il y a des enfants qui travaillent eux-mêmes à Olam pour payer leurs chambres, » ont-ils conclu.
Le collectif espère que cette démarche permettra de trouver des solutions concertées et de garantir des conditions d’études équitables pour leurs enfants.