Ministère des Transports : Le SYNADGTT monte au créneau face à une gestion controversée des primes

Une nouvelle crise couve au ministère des Transports gabonais. Le Syndicat national de la Direction générale des transports terrestres (SYNADGTT) a vivement réagi vendredi aux récentes déclarations du ministre Loïc Ndinga Moudouma sur Kongossa News concernant l’harmonisation des primes du personnel.

 

 Des contradictions qui interpellent

 

Lors d’une assemblée générale tenue à Libreville ce 3 janvier 2025, le SYNADGTT a mis en lumière une contradiction majeure dans la gestion du ministère. Alors que l’arrêté 0032, signé par le ministre lui-même, impose dans ses articles 6 et 7 que chaque administration génère ses propres fonds pour le paiement des primes, la réalité sur le terrain est tout autre. Selon Eugénie Maramba, présidente du syndicat, seule la Direction générale des transports terrestres alimente actuellement le compte servant à rémunérer l’ensemble du personnel.

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Le cas de la Direction générale de la sécurité Routière (DGSR) et de la direction MÉTÉO cristallise les tensions. Ces deux entités, tout en déclarant l’impossibilité de contribuer aux primes pour cause de « compte flou », continuent paradoxalement d’effectuer des transactions financières régulières. « Malheureusement, jusqu’alors, on ne sait pas ce que ces régies font », dénonce la présidente du SYNADGTT, pointant du doigt un manque flagrant de transparence.

 

Des dysfonctionnements systémiques

 

La situation va bien au-delà de la simple question des primes. Le syndicat dénonce également l’abandon du renforcement des capacités du personnel, une pénurie chronique de matériel, et le maintien problématique de responsables en intérim depuis plus de cinq ans. Ces derniers ne peuvent de ce fait toucher leurs primes de fonction d’inspecteurs, une situation qui perdure depuis l’arrivée du ministre actuel. « Les administrations n’ont pas eu leur budget de fonctionnement. Or, même si on n’a pas de budget de fonctionnement, avec la ristourne, ça nous permettait au moins à éponger, à pallier certaines difficultés », souligne la présidente du syndicat.

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 Un ultimatum aux conséquences potentiellement lourdes

 

Face à cette situation, le SYNADGTT passe à l’offensive en annonçant un mouvement de protestation de trois jours dès lundi. « Il n’y aura pas d’enregistrement des dossiers, ni délivrance, ni traitement », prévient le syndicat, laissant planer la menace d’une action plus dure en l’absence de réaction des autorités.

 

 

Une crise révélatrice des dysfonctionnements structurels

 

Cette crise révèle une fracture profonde entre la direction du ministère et ses agents. La revendication d’une application de l’arrêté 0011 comme base de paiement des primes masque en réalité un malaise plus profond : celui d’une administration où l’opacité de la gestion financière se double d’un délabrement des conditions de travail.

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L’enjeu dépasse largement la simple question des primes. C’est toute l’organisation du ministère des Transports qui est remise en cause, dans un secteur pourtant stratégique pour l’économie gabonaise. La capacité du ministre Ndinga Moudouma à apporter des réponses concrètes à ces revendications sera déterminante pour éviter une paralysie des services qui pourrait avoir des répercussions significatives sur l’activité du pays.

 

Le bras de fer qui s’annonce mettra à l’épreuve non seulement la capacité de dialogue social du ministère, mais aussi sa volonté réelle de réforme dans la gestion de ses ressources humaines et financières.

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