Les pays africains s’unissent contre le danger des crèmes éclaircissantes

Un Atelier régional historique s’est tenu ce lundi 20 janvier 2025 à Libreville, rassemblant 14 nations africaines ainsi que des représentants de la Jamaïque et du Sri Lanka, pour lutter contre un fléau grandissant : les produits cosmétiques éclaircissants contenant du mercure. Cette rencontre internationale, organisée à l’hôtel Radisson Blu, marque un tournant décisif dans la protection de la santé publique africaine.

AirBrush 20250121000615

Le Dr. Magaran Monzon Bagayoko, Représentant résident de l’OMS au Gabon, a d’emblée souligné la position pionnière du Gabon dans ce combat, saluant « le leadership du gouvernement gabonais dans cette initiative mondiale ». Il a particulièrement insisté sur la dimension culturelle du phénomène : « Ce phénomène plus qu’un effet de mode a aujourd’hui une dimension culturelle auxquelles nous devons porter attention, pour en comprendre les ressorts, pour mieux adresser cette problématique ». L’OMS a d’ailleurs annoncé le lancement d’une enquête approfondie pour comprendre les motivations derrière cette pratique.

 

Les autorités gabonaises ont démontré une forte mobilisation. Le Pr Adrien Mougougou, Ministre de la Santé, a lancé un avertissement clair : « L’exposition au mercure peut avoir des effets toxiques sur les systèmes nerveux, digestifs et immunitaires. » Il a également rappelé que « l’utilisation du mercure dans les produits d’éclaircissement de la peau constitue un grave problème de santé publique », soulignant l’importance de la Déclaration de Libreville sur la santé et l’environnement en Afrique.

IMG 20250120 102003 354

Le ministre de l’Environnement et du Climat, Mays Mouissi, a renforcé ce message en plaçant « l’élimination des produits cosmétiques éclaircissants contenant du mercure et d’autres substances dangereuses pour la santé en Afrique au cœur de nos préoccupations environnementales. » Il a particulièrement insisté sur « l’exposition directe des utilisateurs et les impacts sur leur santé. »

 

Grace Halla, représentante du PNUE, a salué l’engagement du gouvernement gabonais et de ses partenaires, notamment l’OMS, dans cette lutte cruciale. Elle a souligné l’importance du projet financé par le FEM visant à promouvoir des idéaux de beauté plus sains.

AirBrush 20250120235415

La journée a été marquée par une table ronde de haut niveau abordant plusieurs aspects critiques : l’impact économique du commerce de ces produits, leurs conséquences sanitaires et environnementales, et la nécessité de revaloriser la couleur naturelle de la peau. Les discussions ont également porté sur le développement de stratégies pour promouvoir des pratiques d’hygiène corporelle saines et sans danger.

IMG 20250120 103404 781

L’événement s’est conclu par un moment fort : la lecture de l’Engagement Africain pour l’élimination des produits cosmétiques éclaircissants dangereux par le ministre Mays Mouissi, symbolisant la détermination du continent à protéger sa population tout en préservant son identité culturelle.

 

 

 

Cette initiative régionale, soutenue par l’OMS et le PNUE, représente un pas décisif vers l’éradication d’une pratique qui met en danger la santé de millions d’Africains, tout en proposant une réflexion profonde sur les standards de beauté contemporains, alliant préoccupations sanitaires, environnementales et culturelles dans une approche globale et coordonnée à l’échelle du continent.

redacteur

Redacteur en Chef