Dans une conférence de presse très attendue ce samedi 25 janvier 2025, le Parti Radical des Républicains Indépendants (PARI) a livré son analyse approfondie des récents événements politiques qui ont marqué le processus référendaire au Gabon. À travers les interventions de son président Mathurin Mengue Bibang et du Professeur Soumaho, le parti a dressé un tableau nuancé de la situation, saluant certaines avancées tout en pointant des zones d’ombre persistantes.

Si l’adoption de la nouvelle constitution représente une étape importante, le PARI met en garde contre ce qu’il qualifie de « profito-situationnistes » – ces figures de l’ancien régime qui, selon Mengue Bibang, « tentent de changer de peau sans modifier leurs pratiques ». Le président du parti dénonce avec virulence ces acteurs qui, après avoir « œuvré des décennies durant à la détérioration du pays », cherchent aujourd’hui à se maintenir dans leurs « zones de confort » au détriment de l’intérêt national.

Le Professeur Soumaho a particulièrement marqué les esprits en décortiquant la campagne référendaire. Derrière la victoire du « Oui », il révèle une réalité plus complexe : un taux d’abstention préoccupant, des chiffres de participation parfois suspects dans certaines circonscriptions, et surtout une adhésion populaire davantage motivée par la confiance accordée au CTRI qu’à une réelle compréhension des enjeux constitutionnels.
Plus inquiétant encore, selon l’analyse du PARI, la campagne a mis en lumière la persistance de pratiques héritées de l’ère Bongo : manipulation de populations vulnérables, discours populistes, et présence marquée d’anciens apparatchiks du régime déchu dans la coordination pro-« Oui ». Le parti s’inquiète particulièrement des signes de rapprochement entre le CTRI et le PDG, l’ancien parti au pouvoir.

Face à ces constats, le PARI formule des propositions concrètes. Le parti appelle à une refonte en profondeur du Code électoral, insistant particulièrement sur la modernisation des procédures de vote, notamment par l’introduction d’un système biométrique. Il plaide également pour un renforcement des capacités de l’autorité de contrôle des élections (ACSE).
Dans une perspective d’avenir, le parti appelle à la formation d’une coalition des forces patriotiques et démocratiques, capable de faire barrage aux tendances ethnocentriques et conservatrices. Il invite également le Président de la transition à poursuivre les réformes essentielles : justice, transparence dans la gestion des ressources, émergence d’une nouvelle classe politique intègre, et inclusion des femmes et des jeunes compétents.
À travers cette prise de position, le PARI se pose en gardien vigilant de la transition, déterminé à éviter que les changements en cours ne se limitent à un simple ravalement de façade du système politique gabonais.
