Doutsila, Gabon – Malgré la promesse présidentielle et l’octroi d’un milliard de francs CFA lors de la récente tournée républicaine, les populations de Doutsila restent sur leur faim. Leur principale doléance : la réhabilitation de la route Nyali-Mabanda-frontière avec le Congo Brazzaville, un axe stratégique pour le développement économique du département.
Ce tronçon, véritable poumon économique pour les échanges transfrontaliers et la mobilité locale, continue de se dégrader au fil des saisons. Les nids-de-poule, les ponts en bois vétustes et l’absence d’entretien rendent la circulation difficile, impactant ainsi le commerce, l’accès aux services essentiels et la qualité de vie des habitants.
Pourtant, lors de sa visite, le président de la transition avait exprimé sa volonté d’améliorer le quotidien des Doutsilois en allouant un milliard de francs CFA destiné à des projets de développement. Les populations, conscientes de l’importance de cette manne financière, avaient clairement exprimé leur souhait de voir la route priorisée, estimant qu’une enveloppe de 200 millions suffirait à combler les nids-de-poule et à renforcer les ponts en bois.
Cependant, le comité chargé de la gestion de ces fonds a fait des choix divergents. Au lieu de répondre à la priorité routière, les ressources ont été orientées vers la construction d’écoles, de dispensaires et de cases culturelles. Si ces infrastructures sociales sont indéniablement importantes, elles ne répondent pas à l’urgence exprimée par la majorité des habitants. « On ne peut pas bien exploiter une école si les enseignants ne peuvent pas accéder au village. Nos produits agricoles pourrissent faute de routes praticables pour les acheminer vers les marchés », déplore un habitant de Mabanda.
Face à ce qu’ils perçoivent comme un manque d’écoute et de considération, les Doutsilois multiplient les appels aux autorités compétentes. Ils réclament une gestion plus participative des fonds publics, où les projets sont décidés en concertation avec les communautés bénéficiaires. « Ce n’est pas seulement une route, c’est notre lien avec le reste du pays et avec l’avenir », souligne un chef de village.
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