Depuis quelques années, Nathalie Yamb s’est imposée comme une figure controversée du panafricanisme, multipliant les prises de parole sur les réseaux sociaux et les médias. Mais derrière son discours enflammé contre l’Occident et son appel à une Afrique souveraine, une question essentielle demeure : Nathalie Yamb est-elle réellement indépendante dans sa lutte, ou sert-elle des intérêts étrangers sous couvert d’un combat noble ?
Il est frappant de constater que Nathalie Yamb concentre ses attaques principalement contre certains pays africains, tout en restant étrangement silencieuse sur d’autres régimes aux pratiques tout aussi discutables. Son opposition virulente aux influences occidentales, en particulier françaises, contraste avec une bienveillance évidente à l’égard de la Russie. Or, il est de notoriété publique qu’elle bénéficie d’un soutien financier et médiatique en provenance de Moscou, ce qui soulève des doutes légitimes sur son indépendance idéologique.
Si elle aspire véritablement à la libération du continent africain, pourquoi ne dénonce-t-elle pas avec la même ferveur les nouvelles formes de domination exercées par d’autres puissances ? Se battre pour l’Afrique ne doit pas signifier troquer une tutelle pour une autre.
Récemment, Nathalie Yamb s’est attaquée au Général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition au Gabon, insinuant que le pays ne s’engageait pas sur la bonne voie. Une telle prise de position, venant d’une Camerounaise dont le pays est dirigé par un pouvoir vieillissant et déconnecté des réalités du peuple, est pour le moins déplacée.
Le Gabon sort d’un demi-siècle de gestion opaque et d’injustices sociales. Aujourd’hui, sous la présidence du Général Oligui Nguema, des réformes importantes sont entreprises pour redresser le pays. Remettre en question ce processus, sans même reconnaître les avancées réalisées, traduit un manque de discernement et une posture idéologique rigide.
Si le combat pour l’émancipation de l’Afrique est essentiel, il ne peut être mené sur la base d’un populisme démagogique et de discours clivants. Insulter les peuples qui aspirent à un renouveau ne fait qu’alimenter la division et ralentir le progrès.
Nathalie Yamb gagnerait en crédibilité si elle adoptait une posture plus équilibrée et cohérente. Car vouloir libérer l’Afrique tout en s’alignant sur une puissance étrangère, c’est simplement changer de maître, et non conquérir une véritable indépendance.
