L’affaire Hervé Patrick Opiangah, leader de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), continue de secouer le paysage politique gabonais, mettant en lumière des dysfonctionnements judiciaires et des dérives inquiétantes au sein des institutions de l’État. Alors que les zones d’ombre persistent et que les accusations de manipulation politique et judiciaire se multiplient, l’UDIS appelle ce jeudi 13 mars 2025 à une intervention publique du Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, pour éclaircir cette affaire et rétablir la confiance des Gabonais dans leurs institutions.
Une affaire aux allures de cabale politique
Depuis les événements du 20 novembre 2024, l’affaire Opiangah a pris une tournure qui dépasse largement le cadre d’une simple enquête judiciaire. Les faits, tels que rapportés par l’UDIS, révèlent une série d’irrégularités et d’abus de pouvoir qui soulèvent de graves questions sur l’état de droit au Gabon. Des perquisitions illégales, des arrestations arbitraires, des actes de torture et la saisie des biens de la Holding HPO & Associés, sans mandat judiciaire, ont marqué cette affaire. Pire encore, l’implication des Forces de Défense et de Sécurité, notamment des agents des Services Spéciaux de la Présidence, laisse planer le doute sur une instrumentalisation politique de la justice.
L’UDIS a dénoncé avec force ces agissements, qualifiant cette affaire de « machination grotesque » et de « forfaiture judiciaire ». Les accusations portées contre Hervé Patrick Opiangah – attouchements, inceste, viol et séquestration – ont été catégoriquement démenties par sa fille, Elisabeth Opiangah, qui a elle-même porté plainte contre les diffamateurs. Pourtant, malgré ces démentis et l’absence de plainte initiale, les autorités ont lancé une traque sans précédent contre le leader de l’UDIS, poussant ce dernier à se mettre à l’abri pour préserver son intégrité physique.
Le silence troublant du Président de la Transition
Face à cette situation, l’UDIS a saisi les plus hautes autorités du pays, y compris le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour demander des éclaircissements sur cette affaire. Dans un courrier daté du 30 janvier 2025, l’UDIS a sollicité une intervention publique du Chef de l’État pour démêler les « pelotes de lianes » qui entourent cette affaire. Cependant, à ce jour, le silence du Président de la Transition reste assourdissant, alimentant les spéculations et les inquiétudes quant à l’indépendance de la justice et à l’état de droit au Gabon.
L’UDIS s’interroge notamment sur les raisons qui ont poussé les Services Spéciaux, une force de 3e catégorie normalement dédiée à la défense du territoire, à intervenir dans une affaire supposée de mœurs. Qui a ordonné cette intervention ? Pourquoi le Procureur de la République, Bruno Obiang Mve, n’a-t-il pas été sanctionné pour parjure et falsification d’acte juridique ? Et surtout, comment expliquer la fermeture arbitraire de la Holding HPO & Associés, sans aucune décision de justice.
Un enjeu majeur pour l’élection présidentielle de 2025
L’affaire Opiangah est devenue un enjeu central de l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Le candidat Alain Claude Bilie-By-Nze a lui-même souligné, lors de sa déclaration du 10 mars dernier, que les charges contre Hervé Patrick Opiangah étaient « fabriquées » et sans fondement juridique. Cette affaire met en lumière les dérives d’un système judiciaire sous influence et pose la question de l’état de droit au Gabon. Dans un contexte de transition politique, il est crucial que les autorités rétablissent la confiance des citoyens en garantissant la transparence et l’équité des institutions.
L’appel de l’UDIS : une prise de parole publique nécessaire
L’UDIS, après avoir épuisé toutes les voies de recours légales, appelle désormais à une mobilisation citoyenne pour exiger justice et transparence. Des sit-in et des marches de protestation sont prévus dans les prochains jours pour réclamer le retour de Hervé Patrick Opiangah sur la terre de ses ancêtres et la clarification de cette affaire. Cependant, l’UDIS insiste sur le fait que seule une intervention publique du Président de la Transition peut mettre fin à cette crise et rétablir la crédibilité des institutions gabonaises.
Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, en tant que Chef de l’État et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, a le devoir de s’exprimer sur cette affaire. Son silence, dans un contexte aussi sensible, risque de fragiliser davantage la transition politique et de ternir l’image du Gabon sur la scène internationale. Une prise de parole publique, accompagnée de mesures concrètes pour sanctionner les responsables de cette machination, est essentielle pour rétablir la confiance et garantir que la justice gabonaise fonctionne de manière indépendante et impartiale.
L’affaire Opiangah est bien plus qu’une simple affaire judiciaire : c’est un test pour l’état de droit au Gabon. Le silence des autorités face à cette crise ne fait qu’alimenter les doutes et les tensions. Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, doit prendre ses responsabilités et s’exprimer publiquement pour éclaircir cette affaire et prendre les mesures qui s’imposent. Le Gabon, en pleine transition politique, ne peut se permettre de sombrer dans l’arbitraire et l’injustice. L’heure est à la transparence et à la responsabilité.
