La salle de conférence d’Arambo a vibré jeudi 27 mars au rythme des échanges engagés entre les ressortissants du Woleu-Ntem, réunis pour une cause commune : soutenir massivement la candidature du Général Brice Clotaire Oligui Nguema à la prochaine élection présidentielle. Organisée sous l’égide de Sosthène NGUEMA NGUEMA. Et c’est le Coordonnateur Provincial de l’état major de campagne de Brice Clotaire Oligui Nguema dans le Woleu-Ntem, et de Marc Ona Essangui, vice-président et coordonnateur général adjoint du Rassemblement des Batisseurs, cette rencontre avait un objectif clair : fédérer les forces locales derrière le candidat de la transition.

Une mobilisation « en terre connue »
Dans un style à la fois direct et convivial, les leaders ont opté pour une communication en langues locales, rompant avec le formalisme habituel des discours politiques. Un choix assumé, comme l’a expliqué Marc Ona Essangui : « Le meilleur message est un message familial. Certaines subtilités ne passent qu’en langue. » Une stratégie qui rappelle l’importance des racines dans un contexte où l’identité provinciale reste un marqueur fort de la sociabilité gabonaise.
Sosthène Nguema Nguema, autre figure centrale de la rencontre, a martelé l’urgence de soutenir un candidat qui incarne, selon lui, la « chance » pour le Gabon. « Il nous a sortis de l’eau, démontré en 18 mois son aptitude à unifier le pays au-delà des clivages », a-t-il insisté, en référence aux réformes de la transition post-Bongo. Le message est sans équivoque : le Woleu-Ntem doit montrer l’exemple en se rassemblant derrière Oligui Nguema dès l’ouverture de sa campagne, ce samedi au stade d’Angondjé.

L’inclusivité comme mantra
La question de l’ouverture politique a dominé les échanges. Face aux critiques sur la présence d’anciens membres du PDG dans l’entourage du candidat, Marc Ona a balayé les doutes d’un revers de main : « Qui vous dit que les pédégistes ne croient pas en Oligui ? Ceux qui refusent de changer sont des imbéciles. » Un plaidoyer pour une inclusion large, conforme à la ligne du Rassemblement des Bâtisseurs, qui rejette toute logique d’exclusion.

Cette posture tranche avec les crispations habituelles de la politique gabonaise. En invitant « tous les Gabonais » à rejoindre la dynamique, les organisateurs visent clairement une légitimation populaire, au-delà des cercles traditionnels du pouvoir. Reste à savoir si cette approche suffira à convaincre une opinion publique encore marquée par des décennies de clientélisme.
Angondjé, premier test
Le véritable enjeu se jouera samedi, lors du lancement officiel de la campagne. Les mots d’ordre sont simples : remplir le stade et envoyer un signal fort. « Nous sommes confiants comme au référendum », lance Sosthène Nguema Nguema, en référence au plébiscite constitutionnel de 2024.

Mais derrière l’enthousiasme affiché, la rencontre d’Arambo révèle aussi une mécanique bien huilée : celle d’une campagne qui mise sur les relais locaux et les solidarités ethnorégionales pour assoir sa crédibilité. Un classicisme en forme de pari, à l’heure où le Gabon semble hésiter entre continuité et renouveau.
Si la stratégie de terrain de l’État major de la campagne de Brice Clotaire Oligui Nguema au Woleu-Ntem et du Rassemblement des Bâtisseurs semble efficace pour mobiliser les bases, elle devra aussi répondre à une attente plus large : celle d’un projet de société clair. Car derrière les discours sur l’ »homme providentiel », c’est bien la capacité d’Oligui Nguema à incarner une véritable alternative qui sera scrutée. Le Woleu-Ntem, bastion historique, montre la voie. Mais sera-t-elle suivie ?
Jimmy Mandoukou, journaliste, maître en anthropologie.
