Dans les rues et marchés de Libreville, la vente de médicaments dits « par terre » se développe malgré les risques majeurs qu’elle fait courir à la population. Ces médicaments, souvent vendus sans ordonnance par des vendeurs ambulants non qualifiés, sont moins chers que ceux des pharmacies, ce qui explique leur popularité auprès des familles à faibles revenus.

Cependant, ce commerce informel cache un grave problème : une grande partie de ces produits sont des contrefaçons ou des médicaments de qualité inférieure, parfois sans principe actif ou contenant des substances toxiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, trois médicaments sur dix en circulation dans les rues africaines sont des faux. Au Gabon, les autorités ont saisi des tonnes de ces produits illégaux, souvent importés clandestinement de pays comme le Nigeria, l’Inde ou le Cameroun.
Les conséquences sanitaires sont alarmantes : décès, troubles neurologiques, problèmes rénaux et gastriques ont été signalés chez des patients ayant consommé ces médicaments contrefaits. Malgré les campagnes de sensibilisation et les actions de répression menées par l’Agence du Médicament du Gabon, la vente de ces produits persiste, alimentée par la pauvreté, le coût élevé des soins officiels et la difficulté d’accès aux médicaments authentiques.

Les autorités appellent donc la population à ne pas consommer ces médicaments sans avis médical et à privilégier les circuits officiels pour protéger leur santé. La lutte contre ce fléau nécessite un renforcement des contrôles, une meilleure application des lois et une révision des coûts des médicaments pour rendre les soins plus accessibles.
Les médicaments de la rue représentent un danger réel et croissant pour la santé publique au Gabon et en Afrique, mêlant risques sanitaires graves et enjeux économiques et sociaux complexes.
