Libreville/Quartier Derrière-la-prison : les habitants préparent une action en justice contre la SEEG pour stress hydrique

Le mécontentement gronde dans le quartier Derrière-la-prison, situé dans le premier arrondissement de Libreville. Depuis le 23 mai, les robinets y sont à sec, une situation qui s’ajoute à une longue série de coupures d’eau récurrentes infligeant aux populations un stress hydrique croissant. Lassés de subir ce calvaire sans réponse concrète, les habitants se sont organisés en collectif pour porter plainte contre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).

D’après L’Union, les habitants peuvent rester jusqu’à six jours consécutifs sans une goutte d’eau potable. Ne pouvant plus supporter cette précarité hydrique, le collectif a mandaté un huissier de justice afin de constater l’absence d’eau dans les foyers. « Cela fait trois jours que l’huissier sillonne les rues pour documenter la sécheresse de nos robinets », explique un résident ayant requis l’anonymat.

Selon ce même habitant, une plainte officielle ne sera déposée qu’après réception du rapport de constat. L’objectif est de contraindre la SEEG, seule entreprise en charge de la production et de la distribution d’eau potable au Gabon, à assumer ses responsabilités vis-à-vis des populations régulièrement privées d’un droit fondamental.

L’approche de la saison sèche suscite d’ailleurs de nombreuses inquiétudes. « Durant la saison des pluies, on arrive à se débrouiller avec l’eau de pluie. Mais quand il ne pleut plus, comment allons-nous survivre ? », s’interroge un autre riverain, exprimant une crainte largement partagée dans le quartier.

Ce bras de fer entre citoyens et entreprise publique illustre le malaise profond ressenti dans plusieurs quartiers de Libreville confrontés à des pénuries d’eau chroniques, dans un contexte où l’accès à l’eau potable reste un enjeu majeur de santé publique et de dignité humaine.