Le feuilleton judiciaire visant l’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et deux de ses enfants a connu un nouveau rebondissement. Dans une correspondance datée du 4 juillet 2025, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Bruno Obiang Mve, a requis du président-directeur général de BGFI Holding Corporation la transmission immédiate des soldes, puis le gel, de tous les comptes appartenant aux sociétés SELCOS SA (Sylvia Bongo Ondimba), CAPELLA SA (Jalil Bongo Ondimba) et AQUARIUS (Noureddin Bongo Valentin).
Le document, frappé du sceau du ministère de la Justice, invoque « des besoins d’enquête » pour justifier la mesure conservatoire. Il enjoint la banque à « geler immédiatement » l’ensemble des avoirs identifiés, le temps que les procédures en cours aboutissent devant les tribunaux. Cet acte judiciaire intervient dans un contexte où la famille de l’ancien président Ali Bongo fait déjà l’objet de poursuites pour détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux et corruption.
Depuis le renversement d’Ali Bongo Ondimba en août 2023, la justice gabonaise multiplie les initiatives : placement en détention, perquisitions, puis, en mai 2025, assignation à résidence surveillée de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin. La requête adressée à BGFI dont le PDG, Henri-Claude Oyima, est également ministre d’État à l’Économie prolonge cette offensive en ciblant désormais l’ossature financière des principaux mis en cause.
BGFI Holding Corporation, première institution financière de la sous-région, se retrouve au centre du dispositif. Sa coopération sera déterminante pour dresser un état précis des avoirs, repérer d’éventuels mouvements de fonds et empêcher tout transfert avant la tenue d’un procès très attendu.
Avocats de la défense : le collège d’avocats de la famille Bongo dénonce une « instrumentalisation politique » de la justice et promet de contester la régularité de la mesure devant les juridictions compétentes.
Société civile : plusieurs ONG saluent un « pas important » vers la lutte contre l’impunité, tout en exigeant la transparence sur l’utilisation future des avoirs saisis.
BGFI : la banque n’a pas réagi officiellement, mais des sources internes indiquent qu’elle « prendra acte » de la décision et appliquera les directives judiciaires, compte tenu de l’obligation de confidentialité qui la lie à ses clients.
Le parquet dispose désormais des relevés bancaires pour étayer son dossier. Selon la procédure gabonaise, l’instruction pourrait encore durer plusieurs mois ; un procès n’interviendrait qu’après la clôture des investigations, sauf recours suspensif.
Société Bénéficiaire déclaré Secteur d’activité pressenti Situation actuelle
SELCOS SA Sylvia Bongo Ondimba Services, participations Gel des comptes
CAPELLA SA Jalil Bongo Ondimba Immobilier Gel des comptes
AQUARIUS Noureddin Bongo Valentin Consulting, investissements Gel des comptes
Précédent judiciaire : jamais une mesure de gel n’avait été prise si tôt dans l’enquête contre des personnalités de premier plan au Gabon.
Message politique : le pouvoir de transition souhaite afficher sa détermination à récupérer les « biens mal acquis ».
Signal aux milieux d’affaires : les institutions bancaires sont appelées à une vigilance renforcée face aux flux financiers liés à l’ancienne élite.
La procédure de gel marque donc un moment fort ; elle aura des répercussions non seulement sur la défense de la famille Bongo, mais aussi sur la place financière gabonaise, désormais scrutée par les observateurs internationaux. Les prochains mois diront si ces mesures préfigurent un procès exemplaire ou un bras de fer judiciaire de longue haleine.

Refer customers, collect commissions—join our affiliate program! https://shorturl.fm/GKUdH