En prélude au Festival international du Mont Iboundji (FIMI), le Musée National des Arts et Traditions a vibré jeudi 10 juillet au rythme d’une conférence de presse exceptionnelle. L’événement annonçait la prestation du groupe PINDI, programmée ce 12 juillet 2024 dans ce lieu emblématique, véritable creuset de la mémoire culturelle gabonaise.

Porté par la présidente du FIMI, Ruth Mignolet Sandzou, en étroite collaboration avec la directrice générale du Musée, Elvire Mouity, et le studio éco-créatif Eco-Art Gabon, ce rendez-vous a mis en lumière une ambition forte : réconcilier tradition et modernité à travers la musique, les langues et les instruments ancestraux. Le Festival international du Mont Iboundji, dont la thématique 2024 « Iboundji, là où les racines nourrissent l’avenir, la science éclaire le patrimoine » invite à une réappropriation profonde des rites, coutumes, et langues gabonaises.
PINDI, dont le nom signifie « forêt », incarne cette démarche. Fondé en 2022 par trois artistes visionnaires, le groupe s’est rapidement imposé comme un ambassadeur de la richesse musicale gabonaise. En mêlant guitares, percussions et instruments traditionnels comme le Mungongo, ils tissent une symphonie où résonnent cinq langues nationales, du Fang au Nzébi, en passant par le Vungu et le Téké. Leur musique, à la fois enracinée et contemporaine, rappelle les berceuses et récits ancestraux, tout en s’ouvrant à une modernité assumée.

Khery Sechet3w, directeur artistique de PINDI, souligne la résilience et la détermination de ce collectif qui a déjà conquis le public national et international, notamment lors du 9e jeu de la francophonie à Kinshasa. Leur tournée « PINDI Boulongu Tour » a traversé plusieurs provinces, rassemblant près de 200 spectateurs lors de leur dernière date en solo. Ce 12 juillet, ils investissent le Musée National, un symbole fort, à l’heure où le Gabon voit le retour de ses œuvres patrimoniales, signe d’un renouveau culturel.
Le partenariat entre le FIMI, le Musée National et Eco-Art Gabon illustre une nouvelle dynamique culturelle. Elvire Mouity insiste sur l’évolution du musée, qui dépasse désormais la simple conservation d’objets pour devenir une plateforme d’échanges vivants avec les acteurs culturels. Quant à Tchinga Mikolo, gérant d’Eco-Art Gabon, il rappelle que leur engagement s’inscrit dans une stratégie RSE innovante, où l’art devient vecteur de sensibilisation écologique et sociale, loin des mécénats classiques.

Les billets pour ce concert unique sont en vente au Musée National et au Centre culturel Gabonais, à 2 500 FCFA pour les moins de 16 ans et 5 000 FCFA pour les adultes. Le ministre des Affaires sociales a généreusement offert une quarantaine de billets aux orphelins, témoignant de l’importance sociale de cet événement.
Ce rendez-vous musical au Musée National ne sera pas seulement un concert, mais une immersion dans l’âme gabonaise, un pont entre passé et avenir, un chant vibrant qui invite chacun à écouter, comprendre et célébrer la richesse plurielle du patrimoine gabonais. PINDI, à travers ses voix et ses instruments, nous rappelle que la forêt, ses racines et ses mystères, nourrissent la musique d’aujourd’hui et éclairent le chemin de demain.
