Ce mercredi 30 juillet, l’hôtel Le Cristal a vibré au rythme d’une promesse, celle d’une réconciliation avec un passé glorieux et pourtant souvent méconnu. Dans la fraîcheur feutrée de la conférence de presse, l’Institut Yanga Nzinga a lancé officiellement la deuxième édition des Rencontres Kongo, un événement attendu avec impatience, qui se tiendra du 8 au 10 août à Mouila, le berceau ancestral d’un royaume et d’une culture millénaires.

Ce rassemblement n’est pas une simple réunion ou un colloque parmi d’autres. Il est la valse vibrante d’une identité dispersée, un souffle puissant qui réveille la mémoire collective des peuples Kongo, éparpillés aux quatre coins du globe, de l’Angola aux Caraïbes, du Gabon au Mexique. C’est un appel à la réappropriation et à la renaissance, porté par l’Institut Yanga Nzinga, une structure non lucrative belge, mais profondément enracinée dans la culture et l’histoire africaines, fondée sur la recherche, la transmission et l’universalisme.
Jean Christophe Ditsougou, le délégué national, a peint un tableau vibrant où histoire et modernité s’entrelacent. Selon lui, adhérer à l’Institut, c’est se reconnecter à notre propre dignité. « L’Institut, c’est une famille diverse, d’aspirations, de générations, un foyer où l’on cultive l’intégrité oubliée. » Il rappelle combien Bruxelles, siège de l’institut, symbolise à lui seul cette complexité : une ville coloniale devenue carrefour d’échanges et de pensées, lieu neutre par excellence, témoin silencieux des croisements historiques entre continents.

Le choix du nom « Yanga Nzinga » scintille comme une étoile dans ce récit. Yanga, du héros de résilience Gaspard Yanga, esclave évadé devenu symbole de liberté au Mexique, et Nzinga, figure emblématique de la résistance africaine, reine guerrière et stratège. Deux noms, un destin : celui de la lutte pour la liberté, l’audace, et l’intelligence politique – un pont symbolique entre l’Afrique et les Amériques. « Yanga Nzinga, c’est l’ambition Congo portée vers l’universel, une invitation au dialogue entre les océans et le continent », explique Ditsougou, la voix empreinte d’une ferveur contagieuse.
La chercheuse Dr Sandra Wora Margari ajoute une lumière vibrante à cette toile : loin d’être un simple congrès, les Rencontres Kongo sont la fierté d’une culture à revendiquer. « Cet institut est notre Institut français. Il est le gardien de notre patrimoine immatériel, scientifique, culturel et symbolique. » Elle souligne avec force que l’essence de l’esprit Kongo ne se limite pas à un territoire, mais s’étend à travers les diasporas, embrassant des héritages aussi larges que les horizons d’où le concept s’étire. Le passé ne s’efface pas : il se danse, se parle, se chante, se réinvente à Mouila.

Pourquoi Mouila ? Question essentielle, réponse vibrante par la mémoire de ce lieu, que le maire de la ville de Yanga au Mexique a symboliquement embrassé lors de sa visite l’an dernier. Mouila, le cœur battant du royaume Kongo, le berceau d’une richesse historique souvent ignorée, redeviendra le théâtre de cette célébration culturelle et scientifique.
Samson Kambila Boubala, responsable des relations publiques, conclut en précisant un détail de taille : les Rencontres Kongo se tiennent sous le très haut patronage du chef de l’État gabonais. Ce soutien officiel souligne la portée politique et symbolique de l’événement qui vise à remettre en lumière l’art de vivre et la fierté d’un peuple.

Les Rencontres Kongo, ce n’est pas que des discours, mais aussi des expressions vivantes, avec notamment une pièce théâtrale portée par la troupe de Dominique Douma, qui incarnera l’âme même de ce mouvement.
Avec ce rendez-vous à Mouila, l’Institut Yanga Nzinga offre plus qu’un événement : il déploie une invitation lyrique à une méditation profonde, une jubilation intellectuelle et culturelle qui invite chacun à renouer avec ses racines, à traverser le cycle brisé de l’Histoire pour faire émerger un futur plus juste, plus libre, plus universaliste.

Là où d’autres voient fragmentation, l’Institut voit unité. Là où l’Histoire a imposé une blessure épistémologique, Yanga Nzinga tend la main vers un nouveau regard — celui d’un « universalisme » enraciné, capable d’éclairer le présent par la sagesse pluriséculaire des ancêtres.
Mouila sera, début août, le théâtre d’une renaissance Kongo porteuse d’espoir. Un appel à tous ceux qui veulent se réapproprier leur propre histoire, un patrimoine vivant, vibrant d’humanité et de promesses.
L’Institut Yanga Nzinga et les Rencontres Kongo : une aventure pour faire revivre l’intelligence politique et culturelle d’un peuple en marche vers lui-même et le monde.
