Limogés tous les deux le 21 mai dernier dans la foulée du scandale du bois de Kevazingo non encore élucidé, les désormais ancien Vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussa- vou et ancien ministre des Eaux et Forêts, Guy Ber- trand Mapangou, dénoncent une conspiration politique qui les prend injustement pour cibles, alors que les vrais coupables, s’il en existe, sont ailleurs.
Puisqu’ils continuent de clamer leur innocence dans cette affaire floue de disparition au port d’Owendo, de plusieurs centaines de containers de ce bois précieux, interdit à l’exportation au Gabon.
Peut-on réellement séparer l’affaire de la disparition des containers du Kevazingo des relents politiques ?
Les noms cités jusqu’ici par le gouvernement sont-ils les vrais coupables de ce qui s’apparente à un gigantesque scandale économique?
La justice, a-t-elle les coudées franches pour mener ses enquêtes sans souffle extérieur ?
L’éviction de Maganga Moussavou et de Mapangou, est-elle un coup politique ou répond-elle simplement à une nécessité d’enquêtes judiciaires ?
Et si l’affaire n’était, au fond, qu’un simple coup monté pour régler des comptes ? Autant d’interrogations suscitées par cette délinquance économique monumentale, si délinquance il y a vraiment, alors que l’ancien Vice-président de la République, lui, pense avoir agi conformément aux procédures administratives, notamment, lorsque, le 30 mai 2018, il avait demandé au ministre des Eaux et Forêts de l’époque, Jacques Denis Tsanga, de s’occuper du rachat par François Wu, l’exploitant chinois qui voulait racheter les anciens stocks du bois de Kevazingo en souffrance dans la forêt, avant l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction d’abattage de cette essence partiellement protégée. À y regarder, rien d’illégal en la matière.
Seulement, si Maganga Moussavou dit s’être adressé au ministre d’alors, Jacques Denis Tsanga, le même document relayé sur la toile a subi de montages, en comportant non pas la signature de Tsanga, mais plutôt celle de Guy Bertrand Mapangou, à l’époque ministre de la Communication. Il y a donc manifestement une volonté de nuire à Mapangou à travers le scan de sa signature en lieu et place de celle de Denis Tsanga.
Soupçons du complot
Si l’affaire du Kevazingo relève avant tout de la justice (encore faut-il qu’elle soit fondée), il est difficile, au vu de ses développements, de la dissocier des motivations politiques. Et c’est justement parce qu’il y a des effluves politiques dans le dossier que les mis en cause, clament toujours leur innocence,
Estimant être des victimes expiatoires d’une conspiration ourdie quelque part par un monstre inconnu. Et le monstre inconnu,
Maganga Moussavou l’a déjà désigné. A ce titre, les allusions de l’ancien Vice-président lors de sa conférence de presse, laissent croire qu’il y aurait quelques mains noires dans les coulisses sombres du palais. Lesquelles seraient, par de subterfuges absolument mesquins, en train de « liquider » avec de « salissures », tous ceux réputés « dangereux » sur la route du pouvoir.
en 2023 ou peut-être même avant. Sait-on jamais par l’incertitude qui prévaut dans le pays depuis les ennuis de santé du Raïs. Et c’est aussi pour cela que Guy Bertrand Mapangou, comme Pierre Claver Maganga Moussavou, a fustigé, lui aussi,
Bien avant son éviction, cette facilité du gouvernement qui semble avoir trouvé des bouc-émissaires à la place de la justice, alors que les vrais coupables courent toujours dans la nature.
Surtout que son limogeage mardi 21 mai intervient la veille même de son audition le lendemain 22 mai à l’Assemblée nationale. Avait-on peur qu’il parle en donnant des détails qui auraient pu laisser entrevoir la complicité ou même la vacuité du dossier ?
Pourquoi n’avoir pas donc attendu son audition avant de le limoger ? Voilà des incohérences. Et quoiqu’en disent le gouvernement et la justice, il sera difficile, très difficile, de dernier à ce dossier, le doute de la conspiration politique. Bernard Labron Affaire du Kevazingo Et si ce n’était qu’un prétexte pour régler des comptes ?
Limogés tous les deux le 21 mai dernier dans la foulée du scandale du bois de Kevazingo non en- core élucidé, les désormais ancien Vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussa- vou et ancien ministre des Eaux et Forêts, Guy Ber- trand Mapangou, dénoncent une conspiration politique qui les prend injustement pour cibles, alors que les vrais coupables, s’il en existe, sont ailleurs. Puisqu’ils continuent de clamer leur innocence dans cette affaire floue de disparition au port d’Owendo, de plusieurs centaines de containers de ce bois précieux, interdit à l’exportation au Gabon.
Nouveau gouvernement Du pareil au même Dans les coulisses, le mécontentement et le dégoût sont à leur comble. Mais personne, au nom de la dictature de la discipline du parti, n’ose dire ouvertement.
La NR