Presque tout le monde sait qu’au Gabon, les nominations, surtout politiques, obéissent à des critères subjectifs et non objectifs. Rajeunir à tout prix une machine électorale, à l’aube d’une élection capitale, sachant les populations toujours dans l’attente, voici à quoi se risque la hiérarchie du Parti démocratique gabonais (PDG).
Une préoccupation pour les hommes d’expérience pour qui gouverner exige non seulement des atouts sur le plan de la connaissance, mais aussi des habitudes de terrain qui exigent du gouvernant qu’il commence par se faire accepter des populations avant que de décliner son offre. Se faire accepter, cela suppose que vous ayez pris soin à l’avance de prendre langue avec les Gabonais de toutes les provinces. Quant à l’offre, elle suppose que vous êtes attendus avec bilan crédible, ensuite sur la manière avec laquelle vous entendez conduire le pays, si vous êtes réélus, les prochaines années. Ce que ne sont pas capables, soyons humbles, de faire ni le nouveau SG du PDG, Steeve Nzengho Dieko, ni Noureddin Bongo Valentin, conseiller technique du président du parti, ni Saliou Mohamed Ali ou encore Ian Ghislain Ngoulou qui n’ont pas l’étoffe pour parler aux populations de leur vécu, encore moins de leur faire accepter les insuffisances d’un système qu’ils auraient bien voulu voir tourner à l’ancienne. C’est-à-dire avec d’anciens dignitaires qui, quoiqu’on leur reproche beaucoup de choses, ont accumulé des savoir-faire et font, à la différence des jeunes générations, preuve de savoir-être. Ce qui nous amène à déduire qu’ils, pour la plupart, sont encore utiles dans l’œuvre de construction nationale. Le Gabonais depuis 2009 notamment n’a que trop souffert de la mal-gouvernance au point de souvent soit se révolter, soit se résigner. Il affirme qu’il se sentait mieux hier à l’époque d’Omar Bongo Ondimba qu’aujourd’hui.
Attitude complexe et visiblement périlleuse que celle, pense-t-on, à laquelle se livre le PDG qui devrait éviter de s’asseoir sur des certitudes, croyant demeurer en dépit de pratiques décriées, au pouvoir, dire que la majeure partie de la population, n’en déplaise, s’offusque desdites pratiques qui donnent à penser qu’on est dans une logique de copain-coquin destinée à juste asseoir les privilèges d’une caste, négligeant totalement la satisfaction du grand nombre.
A cette allure, il y a lieu de se demander si les Gabonais continueront d’accepter la forfaiture ou s’ils s’engageront , à tout prix, faire cesser ce qu’ils qualifient en général de diktat ? De leur comportement peuvent découler comme on le voit partout ailleurs, des revendications socio-politiques aux conséquences incalculables dont il n’est pas aisé, pour tous ceux qui rêvent de paix, de décliner les noms. Souhaitons seulement que cela n’arrive pas au Gabon, pays dont nous demandons que les autorités ne continuent pas de commettre des erreurs fatales de casting, se ravisant pour éviter un conflit générationnel inutile car un village sans vieillards n’en n’est pas un si l’on s’en tient à deux simples idées émises l’une d’une pensée populaire, selon laquelle « Ce que le vieux voit assis, le jeune ne le voit pas debout ».