Les personnes souffrant de la tuberculose au Gabon passent des quarts d’heures bien difficiles. Et pour cause, les antibiotiques qui doivent leur être prescrits dans le suivi de leur traitement manquent dans les hôpitaux où ils devraient avoir plus qu’à d’autres endroits la facilité de s’en procurer.
Conséquence parmi tant d’autres, les tuberculeux sont dans l’obligation, pour tenter par tous les moyens de sauver leur vie, de lancer des commandes en Guinée-Équatoriale et au Cameroun, deux pays voisins du Gabon, qui visiblement gèrent la question de l’approvisionnement en médicaments contre la tuberculose avec minutie. Autant dire, la mer à boire quand on sait non seulement les exigences faites aux malades par les médecins de l’hôpital spécialisé de Nkembo à Libreville et des centres hospitaliers de l’intérieur du pays, mais aussi la posologie qui leur est imposée pendant les trois à six mois de traitement au minimum, une période pendant laquelle les tuberculeux sont comme condamnés à l’absorption quotidienne de plusieurs antibiotiques: isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol par exemple.
Inutile d’avancer qu’une telle rupture de médicaments met en danger les malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. Préoccupant, voire très préoccupant, cela devait être pour les autorités gabonaises dont çà devrait être l’une des principales missions, celle de préserver la santé des populations surtout dans un contexte de faiblesse démographique et d’annonces répétées concernant un retour à l’embellie économique. Notons que la tuberculose représente un véritable problème de santé publique en Afrique et qu’on n’est sûr d’en guérir qu’en bénéficiant d’une bonne prise en charge thérapeutique. Le Ministère de la Santé qui fait ces temps derniers du Covid-19 , le centre de ses communications semble reléguer au second plan des pathologies tout aussi graves que la tuberculose et le VIH/Sida dont les porteurs ont subi, de longs mois le même sort que les tuberculeux, sevrés, eux-aussi, d’antirétroviraux, seule protection efficace existant jusqu’à ce jour pour freiner la propagation du virus.
