GABON/ DISCOURS D’ALI BONGO ONDIMBA LE 16 AOÛT: COMME UN AIR DE DÉJÀ ENTENDU

S’il est des aspects qui ont assurément retenu notre attention dans l’adresse du chef de l’État aux Gabonais à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance le 17 août, celui dans lequel il évoque sa déception devant le retard sur le changement de mentalité devrait figurer en bonne place.

Non pas que nous ayons pris fait et cause pour lui, mais parce, nous considérons que l’exemple venant d’en-haut, il appartient d’abord à la classe dirigeante d’être vitupérée sur la gestion du pays. Ce discours d’Ali Bongo Ondimba ressemble à quelque chose près aux précédents dans lesquels il s’est toujours plaint des insuffisances de la justice et du manque de professionnalisme des forces de défense et de sécurité sans que l’on ait par la suite observé des changements notables dans l’attitude adoptée par les membres de ces différents corps dont bon nombre sont corrompus au point de ne privilégier que leurs intérêts personnels quand ils ne pratiquent pas une justice à deux vitesses. Car comment admettre que des proches du chef de l’État (famille et collaborateurs) soient nommément cités dans des affaires de détournements de fonds publics sans qu’ils ne soient interpellés par la justice pour être logiquement entendus ? A ce qui se dit, la corruption que l’on dit combattre est l’un des maux qui gangrènent notre justice très souvent aux ordres, dire qu’on nous brandit que le Gabon est un État de droit ! De même, l’on ne peut reprocher aux seuls policiers leur tendance à s’occuper moins de la sécurité des personnes et des biens, leur principale mission, que de l’arnaque dont sont quotidiennement victimes les usagers de la route. Selon certaines rumeurs persistantes, de hauts- gradés à qui l’on reverse des royalties seraient aux commandes. Il n’y a pas que ces corps qui soient gangrenés puisque l’on assiste encore à des détournements massifs de deniers publics dont les auteurs sont des proches du président de la République.

Le discours d’Ali Bongo Ondimba donne l’air de déjà-entendu. Faut-il qu’il soit désormais accompagné d’actes forts pour être cru des Gabonais.

 

Chartrin ONDAMBA

Redacteur en chef adjoint