AKOURÉ DAVIN : « J’AI ÉTÉ VICTIME DES INSULTES DE LA PART DE MES AMIS DE L’OPPOSITION GABONAISE »

Invité de Gabon Infos, le député du parti « les Démocrates », Séraphin Akouré Davin, a, sans langue de bois, réagi aux préoccupations des médias concernant des sujets aussi sensibles que celles liées à sa participation à la toute dernière concertation politique, à sa contribution à l’aboutissement de la réforme électorale, et à sa probable candidature, au nom de sa formation politique, à la prochaine présidentielle.

davin akureL’actualité reste dominée ces dernières semaines par la dernière concertation politique et la révision de la constitution adoptée par le parlement réuni en congés. C’est un double procès qui vous est fait par vos amis de l’opposition qui vous reprochent d’avoir fait le lit à Ali Bongo Ondimba en prenant part à cette concertation politique qui s’est déroulée au mois de février dernier. Que leur répondez vous ?

Il faut remettre les choses dans leurs contextes. L’opposition a demandé la concertation et le président de la République a accepté cette demande en y associant la majorité. Vous comprenez que c’est contradictoire de demander une concertation et de reprocher aux membres de l’opposition d’y prendre part.

L’ensemble des partis de l’opposition a donné son accord pour prendre part à cette concertation politique et c’est dans ces conditions que j’ai été désigné pour représenter mon parti.

Le premier problème auquel nous nous sommes confrontés a été le nombre des partis politiques dans notre pays, ils sont au nombre 101 dont 75 de l’opposition qui devaient être représentés à hauteur de 30 membres. Il était des lors difficile de trouver solution à cette équation. D’où l’on est passé de 30 à 40 de part et d’autre. Je ne suis donc pas le seul à y avoir pris part puisqu’il s’agissait d’un groupe de partis politiques de l’opposition composé de 40 représentants.

Le deuxième problème auquel nous avons été confronté est le choix du bureau. L’opposition a été une fois de plus incapable de désigner dans la sérénité les 4 membres de son bureau. C’est finalement à coup de violences verbales que le bureau a été formé. Moi même, j’ai été victime des insultes de la part de mes amis de l’opposition. Un consensus s’est finalement fait autour de ma modeste personne pour diriger les travaux, le président Louis Gaston Mayila, Bonaventure Nzigou Mamfoumbi, Laurent Angue Mezui et Joël Ngoueneni Ndzengouma.

Honorable Akouré, vos amis de l’opposition se demandent comment vous avez pu assumer une réforme électorale qui a constitué une forfaiture politique depuis 2009?

Je pense à titre personnel que c’est un mauvais procès, mais on ne peut pas empêcher aux gens de dire des choses qu’ils pensent. En ce qui nous concerne, nous avons pu obtenir des choses qui sont en train de se mettre en place, et celles qui n’ont pas pu se faire maintenant, vont être examinées dans le comité de suivi qui a été désigné dont les travaux commenceront ce jeudi 27 avril.

je voudrais vous dire que ce ne sont que des recommandations qui devaient sortir, et ces recommandations sont ensuite transférées au parlement qui va leur donner force de loi c’est ce qui a été fait. Que pouvez-vous attendre d’un parlement acquis à 90% au pouvoir ?

Finalement, cette concertation politique a été tout simplement un habillage pour dire que l’opposition a participé, mais nous y étions comme contraints de prendre part à cette concertation étant demandeur, nous de l’opposition.

L’une des conditions était de priver le président de la République du suffrage universel direct, c’est-à-dire que le président de la République ne devait plus aller aux élections, il devait être élu par le parlement. Nous nous sommes battus pour que cette proposition ne passe pas.

Nous étions contre une élection à un tour, nous étions également contre la non limitation des mandats.

Honorable, on vous reproche également d’avoir refusé de voter lors de la révision de la constitution adoptée par le parlement. Est-ce là un rétropédalage ?

J’ai voté la constitution. Mais vous savez que dans un vote, on a trois possibilités, on peut voter pour, contre ou s’abstenir. Les Démocrates se sont abstenus parce que l’ordre du jour de la concertation avait 3 points : le premier concernait ce qui avait été demandé par le pouvoir et qui s’obtient par une modification constitutionnelle. Le deuxième point s’obtient par la modification de la loi électorale et le 3ème point était le statut de l’opposant. Connaissant les gens que nous avions en face, nous nous sommes abstenus et avons dit que nous assumons notre présence à la concertation politique, mais nous nous abstenons parce que nous n’avions pas encore vu la modification du code électorale. Après lavoir examinée, nous l’avions voté en commission et attendons jeudi 27 pour le voter.

Depuis plusieurs semaines, des journaux vous désignent comme le candidat à la présidentielle de votre parti Les Démocrates. La question est celle de savoir si oui ou non, vous allez être candidat l’élection présidentielle d’août 2023?

Chez les Démocrates, y a pas de candidat naturel. Notre parti, les Démocrates a codifié la participation à élections présidentielle.

Le candidat des Démocrates est investi par le conseil politique qui est une instance du parti après appel à la candidature. Au moment où nous échangeons, l’appel à la candidature n’a pas encore été lancé.

Mais quand vous dites  » au moment où nous parlons « , ça veut dire que vous y pensé ?

Je suis entrain d’y réfléchir. Le moment venu, je prendrai ma décision.

Vous dire que j’y n’y pense pas ne serait pas honnête, puisque toute la presse en parle. Mais au moment où vous me le demandez, la décision d’Akouré Davin n’est pas prise et j’ai l’obligation de me soumettre aux statuts du parti.

 

 

Chartrin ONDAMBA

Redacteur en chef adjoint