CNAMGS: « le Directeur Général à travers cette note nous informe qu’il n’a aucunement l’intention de répondre favorablement aux revendications qui sont posées » syndicat

 Joseph Gaëtan NKOGHE Président du syndicat National des Agents de la CNAMGS (SYNA-CNAMGS), nous a accordé un entretien sur l’actualité au sein de cette entité en charge de la politique sociale du président de la République, Ali Bongo Ondimba.

 

Gabon infos : M. Le Président Bonjour !

JGN : Bonjour !

GI :  Dans la correspondance N° 00731-23-CNAMGS/DG-SA du 02 Juin 2023 adressée à l’ensemble du personnel, le Directeur Général ne répond t-il pas déjà à vos revendications ?

JGN : Ce chapelet explicatif et de contres vérités est tout sauf une réponse aux problématiques posées et je vais vous dire pourquoi :

Le Directeur Général à travers cette note nous informe qu’il n’a aucunement l’intention de répondre favorablement aux revendications qui sont posées.

Tout d’abord, il mentionne que le préavis fait suite à un mouvement d’humeur à la DRC (Direction du Recouvrement et du Contentieux) : Il n’y a aucun rapport entre les deux éléments car la prime de la DTS ne concerne pas tous les salariés bien qu’elle soit distribuée à la tête sans réelle clé de répartition.

Ce préavis fait plutôt suite au cahier de charges déposé le 06 Mars 2023 suite à notre AG du 25 Février 2023.

Néanmoins, ce mouvement à permis de démontrer qu’en réalité la Direction Générale fait exprès de ne point régler les problèmes des agents, à l’exemple du paiement de la prime de recouvrement ; Je m’explique cette prime en attente de paiement depuis deux mois, mieux la DRH avait indiqué que le traitement pour le paiement de ladite Prime nécessitait 20 jours environ, curieusement contre toute attente elle a été payée en moins de 72 h. Allez-y comprendre…

1-Sur le Reclassement général des agents

Il est à rappeler que le reclassement des agents est prévu dans notre convention d’entreprise et donc fait force de loi. Le dernier en date fait état d’une augmentation de 11% soit un montant annuel de 560 millions environ et non de 928 millions comme avancé par le Directeur Général, et cette augmentation a été bien prise en compte en Conseil d’Administration lors de l’adoption du budget 2022-2023…

Renvoyer ce point à un Conseil d’Administration extraordinaire est tout simplement une fuite en avant…

2-La formation des agents

La formation étant un élément essentiel dans la carrière de l’agent, dans notre caisse aucun plan de formation n’a été élaboré par l’administration actuelle depuis leur arrivée à la tête de l’institution. Le service Gestion des carrières n’existe que de nom, car il n’y a aucune planification de la carrière de l’agent. Comprenez que nous avons un peu de doute sur le projet de formation 2023 de 533 agents indiqué par le Directeur Général si ce n’est là encore qu’un effet d’annonce.

En ce qui concerne le Référentiel des emplois et des compétences (REC), Il est à noter que cet outil bien qu’ayant fait l’objet d’une distinction à Abidjan, est inachevé en ce sens qu’il manque la grille de classification des emplois qui va avec, permettant de déterminer le niveau de compétence et la plage d’évolution de chaque emploi, l’une des raisons pour lesquelles ce référentiel n’est pas vulgarisé à ce jour aux agents…

3-Sur l’octroi de crédit automobile aux agents.

Le Conseil d’Administration à régulièrement voté le budget du crédit automobile accordé aux agents. Ce crédit est remboursé à 100% par les agents, contrairement aux cadres dirigeants qui ne remboursent que la moitié et il représente en 2023, 13% du budget de la caisse soit 512 Millions de FCFA.  

Aussi, dès lors qu’un budget est voté par le Conseil d’Administration, il revient au Directeur Général de l’exécution de ce dernier.

  • Pourquoi le Directeur Général ne le fait t-il pas ?
  • Pourquoi vouloir réviser en catimini avec les administrateurs ce point relevant de la convention d’entreprise sans les partenaires sociaux ?
  • Quel intérêt de vouloir ramener ce point en conseil d’administration extraordinaire alors que celui-ci avait déjà validé le budget présenté par lui-même le Directeur Général…

4- Sur la prise en charge sanitaire des agents et de leurs ayants droits.

Sur ce point, nous demandons le retour pur et simple d’un avantage qui constitue un des acquis sociaux en nature supprimé par le Directeur Général dès sa prise de fonction. Nous ne pouvons pas être des cordonniers mal chaussés.  Et pour cela nous avons formulé des propositions dans notre cahier de charges afin d’aider la Direction Générale dans cette politique sanitaire des salariés.

  1. L’acquisition des parcelles de terrain

Sur ce point, un budget de 200 Millions de FCFA a régulièrement été adopté. Et même qu’à son arrivée, il y avait déjà 400 millions de FCFA de disponibilité sur la ligne dédiée à la question des parcelles…

Comment comprendre qu’on en soit encore au stade de projet alors que cela fait 7ans depuis les anciens DG, que les moyens sont mis à disposition. Quel est encore l’intérêt du Conseil de se réunir en extraordinaire ?

GI :  Alors, au regard de votre argumentaire pourquoi est ce que ces points n’ont -ils pas été débattu lors de la séance de conciliation du 03 Juin dernier ?

JGN : Pour la simple et bonne raison qu’en envoyant tous les points en Conseil d’Administration extraordinaire le Directeur Général nous a fait comprendre qu’il n’est de l’instance appropriée à la négociation.

De plus, en déclinant le mois dernier à deux reprises les propositions de la tenue d’un Conseil d’Administration Extraordinaire par le Président dudit Conseil, on se doit de se poser la question quelles sont les réelles intentions de Monsieur le Directeur Général et sa suite face aux revendications des salariés…

En refusant d’exécuter les délibérations du Conseil d’Administration, la Direction Générale compromet ainsi la paix sociale au sein de la caisse. Et donc cherche à gagner du temps, pour quel intérêt ? Nous n’en savons rien.

GI : De ce qui précède, qu’elle est la position du SYNA-CNAMGS face à ce blocus ?

JGN : La position du SYNA-CNAMGS est celle du personnel, nous faire entendre afin de revendiquer nos droits car il s’agit de nos carrières.

La formation et le reclassement sont les éléments constitutifs de l’évolution de la carrière…

La santé et autres avantages en nature sont des moyens de vie qui intègrent et participent au mieux-être et l’amélioration de la carrière des agents.

C’est la carrière qui détermine nos retraites.

Accepter le traitement actuel, c’est accepter la précarité pour nous même et pour nôtre progéniture…

GI :  En d’autres termes ?

JGN :  Les ouvriers de la politique sociale du Chef de l’état dénoncent les mauvaises conditions de travail à tout les égards face à une Administration qui brille par le mépris, les menaces et autres intimidations, au lieu de trouver des solutions aux revendications des agents.

GI : le Spectre de la grève plane toujours ?

JGN : Comme nous l’avons indiqué le samedi 03 Juin à la Direction Générale, la balle est dans son camp, nous restons ouverts à toutes négociation. En attendant notre préavis cours toujours et nous avons une AG de Décision le Mercredi 14 Juin 2023.

GI : Monsieur le Président Merci.

JGN : C’est moi qui vous remercie.