Après quelques années passées à la tête de l’Agence nationale des parcs nationaux, Christian Tchemambela, l’actuel Secrétaire exécutif a toujours la vigueur des premiers jours pour accompagner la stratégie du Gabon en matière de préservation de la biodiversité.
Mais son élan ne bénéficie pas de l’assentiment de ses détracteurs.
Même s’il ne l’a jamais affiché depuis le début de la Transition, le Secrétaire exécutif de l’ANPN, Christian Tchemambela, fait partie de ses personnalités publiques qui cultive le silence malgré les grèves à répétition du Syneg, le seul syndicat œuvrant pour la sauvegarde des conditions de travail des Ecogardes. Gestionnaire au tempérament calme, observateur et disposé à la tâche, il dirige en fonction de l’existant, l’une des directions les plus compliquées du Gabon : l’ANPN. Une entité qui suscite les appétits pour des raisons parfois inconnues.
Créée en 2007 sous l’impulsion de feu président Omar Bongo Ondimba, l’Agence nationale des parcs nationaux gère les réserves faunique et floristique du Gabon qui comprennent 13 réserves protégées étendues sur une superficie de 11% du territoire national. Depuis quelques années, l’agence se charge également de la préservation des parcs marins dont la plupart sont de naissance récente. L’ANPN jouit d’une autonomie administrative et financière. Ses missions s’articulent ainsi en trois axes principaux, à savoir la protection, la gestion et la valorisation des aires protégées sous sa gestion.
Au Gabon au fil des années, l’ANPN s’est positionnée comme un levier stratégique dans la politique de conservation de la biodiversité. Elle a été un maillon essentiel dans le leadership prouvé du Gabon à l’international. Un enjeu qui repose à la fois sur les pères fondateurs de l’ANPN, sur les gestionnaires actuels que sur la ressource humaine disponible. Même si certaines voix se complaisent à médire sur sa gestion, apprend-on, Christian Tchemambela, pure produit de la maison, s’est battu pour garantir quelques avantages aux agents.
Arrivée à la tête de cette administration dans un contexte difficile marqué par de nombreux manquements dont le retard des salaires, ses états de services laissent transparaître une significative amélioration des problèmes qui ont paralysé le fonctionnement de cette entité ces dernières années. Parmi lesquels, la question des salaires (avant la Transition), qui autrefois payés en retard a connu une amélioration. Les questions de la CNSS, des visites médicales, de la valorisation des Ecogardes avec gratification des meilleurs talents, celle de l’évaluation de cette composante pour une montée en grade et bien d’autres. En dépit de la position du syndicat qui surfe sur la critique pure et dure, en profitant de la situation actuelle pour peindre l’image d’une ANPN chaotique, Christian Tchemambela reconnaissait dans une interview que tout n’est pas parfait, mais a toujours travaillé pour « sauver l’humain ». Pour le gestionnaire, l’humain est donc au cœur de sa stratégie, raison pour laquelle il comprend quelque fois la position des écogardes. Car tout n’est pas parfait.
Mais à l’ANPN, le mode de gestion du Secrétaire Exécutif est incompris, parce que souffrant des critiques subjectives. En effet comme le qualifie souvent certains observateurs, l’agence est un panier à crabe qu’il n’est pas souvent facile à porter. La convoitise, le lobbying et autres pressions font le lit des grèves et autres révoltes au sein de cette entité, parfois au mépris des défis qui ont accablé la gouvernance des différents dirigeants qui se sont succédés. Oubliant que les temps de feu Omar Bongo Ondimba n’étaient pas ceux d’Ali Bongo Ondimba. C’est le cas de le dire lorsque certaines questions sont abordées avec assez de légèreté, à l’exemple de celle du statut des Ecogardes qui repose sur des paramètres juridiques plus complexes.
L’enjeu de cette mise en scène, vendre au président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’illusion d’une gestion à 100% ratée. Ce qui semble à n’en point douter utopique, alors qu’en avril 2023 le Conseil d’administration, planchant sur les comptes de l’agence reconnaissait les efforts consentis pour améliorer la gouvernance de cette entité. C’est dire que certains agents optent pour des calculs malsains, souhaitant mordicus le départ de Christian Tchemambela au détriment du réalisme et du pragmatisme. A qui profiterait cette cabale ? La question mérite d’être posée.
S’il en est besoin, en quatre ans, les agents de l’ANPN ont plus bénéficié de Christian Tchemambela que du temps de Lee White. Malgré près de trois années passées dans la confusion de la crise de la Covid-19, ce dernier s’est employé à exhumer les dossiers brûlants et à mener bataille pour qu’ils connaissent un écho favorable. Qu’ils s’agissent de la question de l’audit, de l’assurance maladie, du statut de l’écogarde à l’exemple de celui de Rangers dans les pays anglo-saxons et bien d’autres sont des questions qui connaissent à ce jour, une significative avancé car ayant fait l’objet d’un plaidoyer auprès des bailleurs de fonds.
Il revient désormais aux autorités de la Transition, dont le président, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui et le nouveau ministre des Eaux et Forêts, le Colonel Maurice Ntossui Allogho de ne pas se laisser avoir par un acharnement qui n’a pour seul volonté que de nourrir les appétits des marionnettistes qui dans l’ombre, travaillent à la dégradation du climat social au sein de l’ANPN.