RELANCE AFRICA N°1 : N’EST-CE PAS LA CHARRUE AVANT LES BŒUFS ?

Créée en 1981 par feu Omar Bongo Ondimba, et rachetée en 2008 par la Libye, Africa n°1 est, de facto, devenue une radio privée. Jusqu’ici, le fonctionnement de la radio semblait aller normalement jusqu’à ce que surviennent en 2011, des difficultés tant organisationnelles que structurelles, cause de l’extinction en 2015 de cet outil de communication ayant pendant plusieurs décennies fait la fierté du Gabon.

Faut-il rappeler qu’un contentieux est latent entre les deux actionnaires, la Libye (52% du capital) le Gabon, et les privés gabonais le reste du capital. A tout cela se greffe l’épineuse question du redressement judiciaire qui perdure sans justification et auquel la justice gabonaise n’arrive pas à mettre fin, alors qu’elle sait le syndic judiciaire budgétivore et incapable de boucler son rapport tant attendu, peut-être bénéficie-t-il de faveurs auprès de sa hiérarchie !

Ce que beaucoup de Gabonais n’ont pas compris, c’est la visite effectuée, il y a quelques jours, à la tête d’une forte délégation, sur le site qui abritait la radio à Libreville, par le ministre de la Communication Laurence Ndong qui a laissé entendre que ladite visite rentrait dans le cadre du projet de relance de la radio. Argument farfelu, selon nombre d’observateurs avertis pour qui cette balade n’en valait pas la peine, observateurs avertis qui rangent celle-ci au compte de l’élan populiste du membre du gouvernement, tout comme d’ailleurs sa décision de mettre en place un groupe de travail chargé de réfléchir  sur la relance d’Africa n°1.

Ce qui paraît surprenant, c’est quand l’on est édifié sur toutes les démarches entreprises pour redonner du souffle à cet outil de communication du temps des prédécesseurs de Laurence Ndong. Sous lesquels, un diagnostic avait été fait et des solutions envisagées pour redonner vie au grand «Tam-Tam africain». Ne fallait-il pas simplement exhumer les rapports afférents à cette relance dès lors que l’on est convaincu de la continuité du service, au lieu de donner l’impression que rien, mais alors rien du tout n’a encore été fait dans ce sens ?

Ne donne-t-on pas l’impression de mettre la charrue avant les bœufs quand on sait qu’il n’est pas opportun d’évoquer la relance d’Africa n°1 tant que le contentieux entre la Libye et le Gabon ne sera pas vidé  ?

Chartrin ONDAMBA

Redacteur en chef adjoint