Dans les locaux de l’Agence Nationale de Promotion des Investissements (ANPI), au cœur de Libreville, s’est tenu le samedi 30 mars 2024 un atelier d’échange de compétences initié par Stéphane Koumba Nzamba, président du collectif des managers du Gabon. L’objectif principal de cet événement était de dresser un état des lieux de l’industrie de la mode au Gabon et de discuter des perspectives de développement de ce secteur crucial pour l’économie nationale.
Sous le thème « Peut-on vivre des métiers de la Mode ? », cet atelier a rassemblé de grands acteurs de la mode gabonaise ainsi que des figures emblématiques françaises du monde de la mode, telles que Brice Nteme Nze, Eric Eleazar Adjayenot, Christian Alex Kombegnondo, Jacques Simon et Alain Sorel. Chacun a apporté son expertise et ses perspectives sur la question centrale de la viabilité économique des métiers de la mode au Gabon.
Brice Nteme Nze a souligné l’émergence florissante de la mode en Afrique de l’Ouest, mettant en avant la création d’une véritable industrie de la mode dans des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, où les acteurs de la mode parviennent à en vivre. Cependant, il a regretté que cette réalité ne soit pas encore atteinte au Gabon, où les professionnels de la mode rencontrent des difficultés financières.
Pour Eric Eleazar Adjayenot, la clé réside dans une formation adéquate aux métiers de l’industrie de la mode, ainsi que dans l’organisation et la structuration de l’activité pour mieux vendre les produits auprès du public. Jacques Simon a insisté sur la nécessité d’une approche entrepreneuriale de la mode au Gabon, impliquant la création d’une communauté de stylistes structurée et la mise en place d’un calendrier de fashion week annuel.
Christian Kombeniondo a mis en lumière le phénomène des jeunes designers se tournant vers le streetwear, mais souvent sans plan d’affaires solide. Il a souligné l’importance de vendre un univers à travers la création et la vente de vêtements, ainsi que la nécessité de s’adapter aux défis logistiques et technologiques.
Alain Sorel a quant à lui pointé du doigt le manque criant de formation dans le secteur de la mode au Gabon, appelant à la création d’une école innovante et à la valorisation des tissus et vêtements gabonais.
Au terme de cet atelier, Stéphane Koumba Nzamba s’est félicité de la qualité des échanges et a souligné l’importance de mettre en place les conditions et les moyens nécessaires pour favoriser le développement de l’industrie de la mode au Gabon. Il a également plaidé pour l’intégration de la mode dans les institutions éducatives et les activités officielles, afin de promouvoir une identité culturelle gabonaise forte à travers la mode.
En conclusion, cet atelier a mis en lumière les défis mais aussi les opportunités qui se présentent pour l’industrie de la mode au Gabon, et a jeté les bases d’une réflexion collective pour son développement futur.