Le Gabon veut être un pays où règne la « vraie » démocratie. Mais pour que cette démocratie soit fondée, le public doit être tenu au courant de ce qui se passe réellement. L’accès aux informations est de ce fait un besoin incontournable. Comme d’ailleurs le cas des entreprises désireux de développer leurs activités locales et à l’étranger. Mais force est de constater que les informations pertinentes demeurent des trésors si précieux, qu’il faut remuer ciel et terre pour les obtenir.
Oubliez la disposition de l’article 37 du Code de la communication qui stipule que « Les professionnels de la communication bénéficient d’une totale liberté quant à l’accès, la collecte et l’exploitation de l’information ». Au Gabon, dans nos quêtes d’informations, on nous dit souvent qu’il faut attendre l’aval d’un directeur général ou d’un tel ministre pour savoir si telles ou telles données peuvent être porté à la connaissance du public. Et, si le ministre ou le DG est en mission ou indisponible pour une raison quelconque, le public doit attendre. Quel management !
Et qu’on veut s’adresser directement au membre du gouvernement ou au Directeur général, la secrétaire, sans gêne et sans même vous regarder, vous lance des propos comme suit : « monsieur le ministre ou le directeur ne peut pas vous accorder cette interview ». C’est le cas auquel, nous, journalistes de la presse privée, dont le devoir est d’informer le public, faisons face auprès des entreprises stratégiques, des ministères et des directions générales quand nous souhaitons avoir de plus amples renseignements sur certains points.
A se demander à quel Saint se vouer ! Quand le directeur général ou le ministre qui devrait avoir le dernier mot ne peut plus informer ou n’est pas accessible aux journalistes, qui le fera ? Ce qui revient à penser que l’on veut garder le public dans l’ignorance pour pouvoir le mener en bateau. Et bien sûr pour des gens qui ne savent pas qu’il existe des couleurs différentes tout est transparent. Le mal voyant pour sa part ne voit et ne broie aujourd’hui que du noir.
Pierre Parfait Mbadikumbe
Journalistes/Rédacteur/Consultant communication