Les avocats de Monsieur Hervé Patrick OPIANGAH ont tenu une conférence de presse à Libreville, ce 31 juillet 2024 pour dénoncer ce qu’ils qualifient de concussion et de haute trahison dans l’affaire opposant l’État gabonais aux sociétés WEBCOR et Grand Marché de Libreville (GML). Cette affaire, qui remonte à 2008, a connu des rebondissements spectaculaires, notamment une sentence arbitrale en faveur des sociétés WEBCOR et GML, annulée par la Cour d’appel de Paris en 2021.
L’affaire concerne la construction d’un nouveau marché à Libreville, un projet initié en 2008. La société Grand Marché de Libreville, détenue à 60% par WEBCOR ITP Limited, une société de droit maltais, avait signé plusieurs accords avec les autorités gabonaises. Cependant, en 2015, le Ministre de l’Économie a suspendu l’application de la convention fiscale et douanière, entraînant l’arrêt des travaux.
En 2015, les sociétés WEBCOR et GML ont introduit une demande d’arbitrage à la Cour internationale d’Arbitrage de la CCI. En 2018, la Cour a condamné la République gabonaise et la Commune de Libreville à payer des sommes colossales en réparation des pertes causées par la résiliation des conventions. Cependant, en 2021, la Cour d’appel de Paris a annulé cette sentence, mettant l’État gabonais en position de force.
Contre toute attente, la République gabonaise, la Commune de Libreville et les sociétés WEBCOR et GML ont signé un protocole d’accord transactionnel en 2024. Ce protocole stipule que l’État gabonais et la Commune de Libreville renoncent à toute action en justice contre WEBCOR et s’engagent à payer une somme de 100 millions d’euros, soit environ 65,595 milliards de francs CFA, sur le compte CARPA de Maître Anna ATTALAH, avocat au barreau de Paris.
Les avocats de Monsieur Hervé Patrick OPIANGAH ont exprimé leur indignation face à ce protocole d’accord. Ils estiment que l’État gabonais a renoncé à ses avantages au profit d’intérêts étrangers, alors qu’il avait gagné le procès devant la Cour d’appel de Paris.
« Un tel comportement s’apparente à de la concussion, c’est-à-dire la perception illicite d’argent par un fonctionnaire, par une personne dépositaire de l’autorité publique en charge d’une mission de service public, » ont-ils déclaré.
Ils ont également souligné que cette manière d’agir s’apparente à de la haute trahison, un crime consistant à nuire aux intérêts de l’État. « Pour notre client, M. Hervé Patrick Opiangah, cette manière d’agir s’apparente à de la haute trahison, qui est un crime consistant, » ont-ils ajouté.
Les avocats se demandent pourquoi l’État gabonais a accepté de payer une somme aussi importante alors qu’il avait gagné le procès. Ils estiment que cette somme pourrait être utilisée pour réaliser plusieurs projets dans l’intérêt des Gabonais.
« M. Opiangah se demande pourquoi l’État a renoncé à ses avantages au profit des intérêts étrangers alors qu’avec la somme de 65 milliards de francs CFA, plusieurs projets peuvent être réalisés dans l’intérêt des Gabonais, » ont-ils déclaré.
Les avocats ont également dénoncé la lenteur des pouvoirs judiciaires dans ce dossier. « Nous avons déposé une plainte entre les mains du Procureur de la République pour concussion, fraude fiscale et pour haute trahison. Cependant, nous constatons une léthargie consternante de la part des autorités judiciaires, » ont-ils déclaré.
Ils ont appelé à une action rapide et décisive pour faire la lumière sur cette affaire et protéger les intérêts du Gabon. « M. Opiangah se demande pourquoi l’État a renoncé à ses avantages au profit des intérêts étrangers alors qu’avec la somme de 65 milliards de francs CFA, plusieurs projets peuvent être réalisés dans l’intérêt des Gabonais, » ont-ils conclu.
La conférence de presse s’est terminée par un appel à la mobilisation de l’opinion publique et des médias pour exiger des réponses et des actions concrètes de la part des autorités judiciaires. Les avocats de Hervé Patrick OPIANGAH ont promis de continuer à se battre pour la justice et la transparence dans cette affaire complexe et controversée.