Lors de sa tournée républicaine à Kango, le général Brice Oligui Nguema, président de la transition gabonaise, a tenu à préciser les contours de l’amnistie accordée aux activistes politiques vivant à l’étranger. Devant une foule venue l’acclamer, il a rappelé les conditions strictes qui encadrent cette mesure de clémence, insistant sur la nécessité pour chacun d’assumer ses actes postérieurs au 30 août 2023.
Depuis le coup de libération du 30 août, qui a renversé le régime d’Ali Bongo, le général Oligui Nguema n’a cessé d’appeler au retour des Gabonais exilés, y compris ceux qui se sont illustrés par des critiques virulentes contre le régime déchu. Cependant, en soulignant la distinction entre les offenses commises avant et après cette date, le président de la transition réaffirme sa volonté d’instaurer une « justice forte » au Gabon.
« Nous avons été clairs depuis le 30 août 2023 au CTRI », a-t-il déclaré fermement. « Nous avons accordé l’amnistie à vos frères et sœurs restés à l’étranger. Tous ces actes sont pardonnés. » Cependant, il a rapidement ajouté une mise en garde : « Après le 30 août, chacun doit assumer ses actes. » Ce message, qui s’adresse directement aux activistes, précise que toute infraction commise après cette date ne bénéficiera d’aucune clémence.
Cette nuance est importante pour les activistes qui, dans le passé, ont incriminé l’ancien régime à travers des déclarations parfois incendiaires. Ces derniers devront faire preuve de prudence s’ils envisagent de rentrer au pays, car la justice gabonaise, sous l’égide du général Oligui Nguema, ne tolérera aucune dérive postérieure à la date charnière du 30 août.
Le président de la transition a donc clarifié sa vision d’une amnistie conditionnelle, ancrée dans un cadre de justice rigoureuse. Cette approche vise à rétablir l’ordre tout en offrant une opportunité de réconciliation nationale. Toutefois, le message est clair : l’amnistie n’est pas un blanc-seing pour des comportements répréhensibles, et le retour au Gabon implique de respecter les nouvelles règles établies par le régime de transition.
Alors que le pays se reconstruit après des années de tensions, la tournée du général Oligui Nguema dans l’Estuaire montre sa détermination à maintenir l’ordre tout en offrant une voie de rédemption aux exilés. Le Gabon s’engage ainsi sur une voie complexe, entre justice et réconciliation, dans une période cruciale de son histoire.
