Gabon: Ali Bongo Ondimba Appelle à l’Apaisement et à la Réconciliation Nationale

Dans une déclaration poignante, l’ancien président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, s’est exprimé pour la première fois depuis sa destitution le 30 août 2023. Dans cette lettre adressée à la nation, il revient sur les circonstances de son éviction et formule des appels clairs à l’apaisement et à la libération de ses proches, tout en réaffirmant son retrait définitif de la vie politique.

Ali Bongo a d’emblée reconnu que la fin de son mandat, abruptement interrompu par un coup d’État, a marqué une rupture douloureuse pour lui et sa famille. Il évoque avec lucidité les « insuffisances » de sa présidence, malgré des réalisations notables. L’ancien président admet que, bien qu’il ait cherché à réformer le système en place, celui-ci s’est retourné contre lui et sa famille, faisant de Sylvia Bongo, son épouse, et de Noureddin Bongo, son fils, des « bouc-émissaires impuissants ».

« Je respecte et je comprends la volonté des citoyennes et des citoyens de souhaiter, pour construire l’avenir, de nouveaux responsables politiques », a-t-il affirmé, avant de réitérer sa décision de se retirer de la scène politique gabonaise, une position qu’il étend également à sa femme et à son fils. Bongo Ondimba affirme qu’il ne souhaite en aucun cas « constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et de déstabilisation dans ce moment de reconstruction. »

Dans un plaidoyer personnel et émouvant, Ali Bongo a exprimé sa profonde inquiétude concernant la détention prolongée de sa femme et de son fils, qu’il qualifie de victimes innocentes d’une situation dépassant leur personne. Il a insisté sur la nécessité d’arrêter les violences et les tortures à leur encontre, appelant les autorités à leur libération immédiate.

« Leur emprisonnement et les sévices qu’ils subissent depuis plus d’une année vont bien au-delà de tout ce qu’une épouse et un fils ont à supporter », a-t-il déclaré, précisant que sa famille est injustement ciblée pour des faits non reconnus par la justice.

Bongo a également décrit sa propre situation, expliquant qu’il demeure privé de ses mouvements et soumis à une surveillance quotidienne par les autorités militaires. Isolé, sans accès à des communications régulières, il confie être coupé du monde extérieur et privé de nouvelles de sa famille.

Il a tenu à rappeler que, bien qu’il assume la pleine responsabilité des échecs de son administration, cela ne justifie en rien, selon lui, les abus et persécutions auxquels sa femme et son fils sont soumis. Ali Bongo a insisté sur la nécessité de distinguer justice et vengeance : « Je connais trop les Gabonais pour savoir qu’ils savent la différence entre justice et vengeance. »

Dans un ton résolument apaisant, l’ancien président a exhorté ses concitoyens et les dirigeants actuels à renoncer à toute forme de vengeance et à œuvrer pour la réconciliation nationale. « Je souhaite de tout cœur que nous soyons en mesure de tourner la page de cette souffrance intime et nationale », a-t-il déclaré, avant de conclure son message en appelant à l’harmonie et à l’humanité pour écrire l’avenir du Gabon.

Cette déclaration d’Ali Bongo intervient à un moment important où le Gabon s’engage sur une nouvelle voie avec des élections à venir, offrant aux Gabonais l’opportunité de choisir de nouveaux dirigeants et de tourner la page de cette période de transition.

« Que Dieu bénisse le Gabon, a conclu Ali Bongo Ondimba ».

Cet appel à la réconciliation et à la libération de ses proches marque un tournant dans la situation post-coup d’État, et il reste à voir quelle réponse lui sera apportée par les autorités de la transition et la communauté internationale.