La CONASYSED dénonce la stagnation du système éducatif gabonais et appelle à des réformes urgentes

Visages graves et postures déterminées, les membres de la Convention Nationale des Syndicats du Secteur Education (CONASYSED) ont exprimé leur profonde déception lors d’une déclaration de presse, déplorant la situation déplorable du système éducatif gabonais. Malgré le changement de régime, les mêmes manquements persistent, notamment la stagnation des procédures administratives d’avancement statutaires, le paiement des soldes après l’intégration des enseignants, et la non prise en compte de la suspension des concours durant plusieurs années et de ses conséquences sur les âges des candidats.

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Les membres de la CONASYSED

Le Délégué Général, Alain MOUAGOUADI, accompagné de ses collaborateurs, a tenu un discours poignant, soulignant les défis à surmonter avant la rentrée scolaire 2024-2025. « La rentrée scolaire devrait se faire dans des conditions optimales pour les élèves, les enseignants et tous les autres personnels de nos écoles primaires et secondaires, » a-t-il déclaré.

 A l’ordre du jour plusieurs points de revendication ont été énoncés par la CONASYSED. D’abord, la CONASYSED déplore que le gouvernement de la transition n’ait pas su créer de rupture avec le pouvoir déchu. « Le Ministre de la Fonction Publique a annoncé la régularisation de plus de 54 000 avancements automatiques, alors que ceux-ci pourraient concerner plus de 100 000 agents publics » dit-il. La CONASYSED condamne ainsi le fait que ces situations administratives soient devenues de simples sujets de communication politique.

La CONASYSED a ensuite demandé que la prévision dans la loi de finances 2025 d’une enveloppe de 25 milliards de francs CFA destinée à payer toutes les sommes dues aux enseignants. Hormis Paiement des rappels soldes, les syndicats du Secteur Education se sont accordés avec le Ministre en charge de l’Education Nationale sur le paiement des vacations immédiatement après le déroulement des examens. La CONASYSED a exigé que ces paiements soient effectués avant la rentrée effective des classes du 2 septembre 2024.

 

Elle a rappelé que les concours internes avaient été suspendus pendant plusieurs années. Malgré leur rétablissement, l’Administration ne tient pas compte du préjudice causé aux enseignants pendant toutes ces années. L’âge limite a été maintenu à 52 ans, et le nombre de places est toujours fixé à minima, à peine dix dans la majorité des filières. En ce sens, les membres de cette Centrale syndicale ont sollicité l’intervention du Président de la République pour que le nombre de places soit revu à la hausse.

La CONASYSED a déploré que la Gratuité des inscriptions dans les établissements publics  soit encore appliquée en l’état sans avoir corrigé les manquements qui l’ont rendue inopérante. Les budgets de fonctionnement sont toujours indisponibles en début de chaque année dans les établissements secondaires et inexistants dans les établissements primaires.

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La CONASYSED demande au gouvernement un véritable plan de construction des établissements pour l’année 2025. Elle sollicite également la relance des constructions des cités dédiées aux enseignants dans les neuf provinces du Gabon pour lutter contre l’errance de ces derniers en perpétuelle mobilité professionnelle.

Le mouvement syndical a souhaité pour l’année scolaire 2024-2025 un déroulement sans aucun incident, mais refuse que les enseignants et les autres agents du Secteur Education soient continuellement maintenus dans la précarité. Elle appelle à l’intervention du Président de la Transition pour que tous ces problèmes soient réexaminés pour une véritable restauration de l’Ecole gabonaise.

En conclusion, la CONASYSED invite tous les enseignants à demeurer extrêmement mobilisés et prêts à répondre promptement à une prochaine consultation. La situation du système éducatif gabonais nécessite des actions urgentes et concrètes pour garantir le bien-être des apprenants et des enseignants.