Maître Raymond Obame Sima, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Gabon, a récemment adressé une lettre à ses confrères pour les interpeller sur des pratiques inappropriées qui menacent la déontologie de la profession. Cette démarche intervient alors que des comportements contraires aux règlements intérieurs sont de plus en plus observés, particulièrement durant les vacances judiciaires.
Le Bâtonnier dénonce avec fermeté l’utilisation des périodes de vacances pour accélérer artificiellement les procédures judiciaires. Selon l’article 88 du Règlement Intérieur, les avocats doivent éviter de prendre des actions pouvant interférer avec la période de relâchement judiciaire, sauf exceptions dûment justifiées. Cette règle vise à garantir que les avocats, comme tous les professionnels, puissent bénéficier de ce moment pour se ressourcer et prendre soin de leur bien-être personnel et professionnel.
Cependant, certains avocats exploitent cette période pour effectuer des pressions sur les greffes et accélérer les audiences, ce qui va à l’encontre de l’esprit de cette vacance judiciaire. Cette attitude est non seulement contraire aux règlements mais aussi nuisible à la confraternité entre avocats.
Maître Obame Sima souligne également des pratiques déviantes telles que le conflit d’intérêts, les manquements à l’obligation de confraternité, et l’absence de respect des règles déontologiques concernant les communications avec la presse. Il rappelle l’importance du respect des articles 97 et 96 du Règlement Intérieur qui interdisent les consultations conflictuelles et les déclarations publiques non autorisées.
Le Bâtonnier appelle ses confrères à une révision de leurs pratiques et à un retour aux principes de respect et de confraternité. Il insiste sur le fait que le rayonnement de la profession d’avocat dépend de l’adhésion rigoureuse à ces règles, essentielles pour la crédibilité et l’intégrité de l’Ordre. En conclusion, Maître Obame Sima exhorte tous les avocats à adopter une conduite plus orthodoxe et à éviter les comportements déviants pour préserver l’honneur de la profession.
En réalité, cette première Lettre du Bâtonnier, rédigée dans un style académique et accessible à tous, s’analyse en une subtile mise en demeure avant poursuites disciplinaires adressée par le Bâtonnier à tous les Avocats.
