Après dix jours de débats intenses au parlement, le projet de constitution a été validé par une majorité écrasante de 168 parlementaires, avec seulement 8 voix contre et 3 abstentions. Cette adoption marque une étape cruciale dans la transition politique en cours, initiée par le « Coup de libération » du 30 août 2023, qui a conduit les militaires au pouvoir après avoir contesté les élections générales entachées de fraudes.
Les députés et sénateurs ont clôturé les travaux de la constituante ce dimanche, après avoir examiné en profondeur les 194 articles du projet de nouvelle constitution soumis par le président de la transition. Ce projet, élaboré par le Comité Constitutionnel National, a été rédigé sur la base des recommandations du dialogue national inclusif organisé au nord de Libreville du 2 au 30 avril 2024.
Jean-François Ndongou, Président de la Constituante et Président de l’Assemblée nationale de la transition, a souligné l’importance de cette démarche collective : « L’enjeu de l’Assemblée Constituante a résidé dans une volonté collective et commune d’examiner, tant sur la forme que sur le fond, le projet de Constitution qui a redéfini le fondement de notre pays. Il reflète notre volonté collective de bâtir une société plus juste, plus équitable et respectueuse des droits de tous les citoyens, ainsi que de garantir la transparence et l’intégrité de nos institutions. »
Le rapport général, qui contient 801 amendements, sera soumis au général Brice Clotaire Oligui Nguema pour adoption en Conseil des ministres, avant d’être présenté au référendum en décembre prochain, selon le calendrier dévoilé par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Parmi les changements notables, le Gabon passera à un régime présidentiel avec la suppression du poste de Premier ministre. Pour postuler à la présidence de la République, seuls les Gabonais de parents nés gabonais pourront désormais prétendre à cette haute fonction. Le projet de réforme renforce également la séparation des pouvoirs et l’autonomie financière des trois ordres juridictionnels, garantissant ainsi l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Le Président de la République sera élu au scrutin uninominal à deux tours si la parité des suffrages n’est pas obtenue au premier tour, et exercera un mandat de sept ans renouvelable une fois. En plus des ministres, l’exécutif sera composé d’un Vice-président de la République et d’un Vice-président du gouvernement, tous deux nommés par le président de la République élu.
Cette adoption marque une avancée significative vers l’organisation de la prochaine élection présidentielle en 2025, qui mettra fin à la transition en cours. Les observateurs voient dans cette étape un signe rassurant pour la stabilité politique et institutionnelle du Gabon.