Dans les locaux du Secrétariat Général du ministère de la formation professionnelle à Akanda, un vent de changement souffle. Récemment nommé ministre, Philippe Tonangoye a orchestré, jeudi 23 janvier 2024, une réunion stratégique avec ses collaborateurs de l’ANFEP (Agence nationale de la formation et l’enseignement professionnel) aux allures de coup de projecteur sur l’avenir du secteur.
Une vision entrepreneuriale de la formation
D’emblée, le ton est donné. Pour Tonangoye, diriger un centre de formation, c’est gérer une mini-entreprise. « Vous avez des budgets, des financements, des matériels, des personnels. Vous êtes des entrepreneurs », martèle-t-il à son équipe. L’objectif est clair : produire des résultats et surtout, des professionnels employables.
La feuille de route est ambitieuse. Rencontrer successivement les directeurs de centres, les formateurs et les partenaires sociaux, puis déployer une stratégie axée sur la pratique. « 80% de pratique, 20% de théorie », telle est sa conviction pour former des talents directement opérationnels.
Le ministre ne compte pas alourdir le budget de l’État. Son leitmotiv : trouver ses propres financements. « La formation dans le monde est accompagnée de finances. Si on est crédible, on sera soutenu », explique-t-il, envisageant la création de lobbies et le développement de projets pilotes pour attirer des investisseurs.
Des défis concrete à relever
L’état des lieux révélé par ses collaborateurs est sans concession. Réhabilitation des bâtiments, maintenance des équipements, besoin de 400 postes supplémentaires dans les trois ans : l’ANFEP, fondée en 1973, a urgemment besoin de modernisation.
Le directeur général, Anoue-Tourou-Kiki Léandre Thomas, confirme : « Nous avons de véritables préoccupations, notamment l’approvisionnement du compte d’affectation spéciale et l’achat de consommables pour les formations en électricité, mécanique, menuiserie et BTP. »
Une méthode : la concertation pour un objectif zéro chômeur
Philippe Tonangoye mise sur la discussion et la transparence. « Il faut mettre tous les problèmes sur la table, en parler librement mais constructivement », assure-t-il. Un conseil d’administration extraordinaire sera prochainement convoqué pour valider sa vision.
Le message est sans équivoque : le ministère ne veut plus produire des diplômés sans perspectives. Chaque formation doit désormais être un tremplin vers l’emploi ou l’entrepreneuriat.
Dans un pays en quête de modernisation, Philippe Tonangoye semble avoir tous les atouts pour transformer la formation professionnelle gabonaise. Rendez-vous dans les prochains mois pour mesurer l’ampleur de cette transformation.
