Le Syndicat national de la Magistrature gabonaise (SYNAMAG) a frappé un grand coup ce vendredi 7 février 2025. Par la voix puissante de son président Landry Abaga Essono, les magistrats gabonais ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève, transformant leur combat en véritable réquisitoire contre un système judiciaire à bout de souffle.
Un cri de révolte contre l’indifférence ministérielle
Dans une déclaration à la fois politique et émotionnelle, le SYNAMAG dénonce sans détour les conditions de travail dégradantes et l’inertie du ministre de la Justice. Les mots sont des balles : chaque phrase est un coup porté à l’establishment judiciaire, chaque paragraphe une démonstration de force. Plus qu’un simple préavis de continuation de grève, c’est un réquisitoire cinglant contre un ministère de la Justice accusé de tous les maux. Les magistrats ne supplient plus, ils exigent.
Les magistrats ne mâchent pas leurs mots. Leur réquisitoire vise à dénoncer une stratégie gouvernementale pernicieuse : utiliser la justice comme un instrument politique, museler toute velléité d’indépendance des juges et négliger systématiquement les infrastructures judiciaires jusqu’à leur délabrement total.
Depuis un mois, les robes noires ont décidé de ne plus se taire. Leur combat dépasse largement les traditionnelles revendications salariales. C’est une bataille pour la dignité, pour l’indépendance d’une institution régalienne.
Les chiffres sont accablants : des tribunaux sans installations sanitaires de base ou toilettes, des magistrats contraints à des conditions inhumaines, conduits à faire leurs besoins « dans la nature », des juridictions tombant littéralement en ruine dans plusieurs grandes villes du pays, notamment Libreville, Mouila, Makokou, Port-Gentil… Le tableau est sans appel.
La riposte juridique : un arsenal argumentaire redoutable
Landry Abaga Essono déploie une stratégie de contre-attaque remarquable. Sa démonstration méthodique déconstruit point par point les arguments ministériels : remise en cause des contraintes budgétaires prétendues, dénonciation des manœuvres de division, mise en lumière des contradictions légales les plus flagrantes.
Le président du SYNAMAG enfonce le clou. Le gouvernement de transition est accusé de vouloir instrumentaliser la justice, de refuser toute émancipation des juges. Sa formule est cinglante : « La justice d’un pays est ce que le politique veut qu’elle soit. »
Un appel à la conscience nationale
Les Magistrats ont interpellé directement le ministre de la Justice sur son bilan selon calamiteux, transformant leur colère en questions précises, sans concession.
« Quelles réformes concrètes depuis votre arrivée ? Pourquoi le Tribunal de Première Instance de NTOUM reste-t-il fermé ? » Interroge-t-il.
Au-delà du conflit corporatiste, le SYNAMAG transforme sa lutte en combat pour l’État de droit. Message central : sans justice indépendante, point de démocratie possible.
Un passage particulièrement cinglant interpelle directement le chef de l’État : « N’y a-t-il pas d’État de droit sans justice. La justice est le dernier rempart d’un système démocratique moderne. »
Coup de théâtre : le syndicat avertit le Président potentiellement candidat qu’il ne pourra pas présenter une justice défaillante aux électeurs.
Les revendications : plus qu’un simple combat salarial
Les magistrats formulent des exigences claires : obtenir des moyens matériels et financiers à la hauteur de leurs missions, faire appliquer effectivement les lois existantes et conquérir une réelle indépendance de la justice.
Une fracture qui pourrait ébranler le système politique
Le SYNAMAG invite les Gabonais à comprendre l’enjeu. Ce mouvement de grève n’est pas qu’une simple contestation salariale, c’est la garantie des libertés de demain. C’est un séisme qui menace les fondements mêmes du système politique gabonais. Le SYNAMAG ne négocie plus, il impose. La balle est dans le camp du gouvernement
Le pouvoir est désormais dos au mur. Céder, c’est reconnaître ses échecs. Résister, c’est prendre le risque d’une escalade sans précédent.
La déclaration du SYNAMAG ressemble à un ultimatum. Entre dignité professionnelle et survie institutionnelle, les magistrats gabonais ont choisi leur camp. Le pays retient son souffle.La justice gabonaise entrera-t-elle en résistance ? Une chose est sûre : le SYNAMAG a jeté les bases d’une révolte qui pourrait bien transformer le paysage politique gabonais.
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