Le 19 juin 2025, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a frappé un grand coup médiatique, dénonçant avec vigueur ce qu’elle qualifie de « machination judiciaire » contre son leader, Hervé Patrick Opiangah. Au cœur de la tempête : des incohérences flagrantes dans la procédure, des parjures en série et une justice qui, à force de vouloir servir le pouvoir, en oublie les principes élémentaires du droit.

Le nœud du scandale ? Un détail qui a tout d’une bombe : la plainte censée justifier les poursuites contre Opiangah n’a été déposée que le 25 novembre 2024. Or, les procédures judiciaires à son encontre ont été déclenchées dès le 20 novembre, soit cinq jours avant. Un anachronisme juridique qui laisse pantois : sur quelle base le Procureur de la République a-t-il ordonné l’ouverture de l’enquête ? Nulle part, dans les textes, il n’est permis d’accuser sans plainte préalable, sauf à confondre justice et chasse à l’homme.
L’affaire prend une tournure surréaliste le 13 décembre 2024, lorsque Bruno Obiang Mvé, Procureur de la République, affirme devant les caméras nationales que la plainte a été déposée le 14 novembre. Problème : l’arrêt de la Chambre d’Accusation et un constat d’huissier établissent noir sur blanc que la plainte n’a été enregistrée que le 25 novembre. Premier parjure, et pas des moindres, commis en direct devant toute la nation.

Mais le festival du faux ne s’arrête pas là. Eddy Minang, Procureur Général près la Cour d’Appel de Libreville, enfonce le clou en évoquant, dans son réquisitoire, une plainte déposée le 19 novembre. Là encore, vérification faite, aucun enregistrement au parquet. Second parjure, nouvelle entorse à la vérité, et une justice qui s’enfonce dans le discrédit.
Au-delà des dates, c’est toute la mécanique judiciaire qui semble avoir été instrumentalisée. Interpellation, garde à vue, descentes musclées : tout a été enclenché avant même qu’un motif de poursuite n’existe. La plainte de Dame Lucie Biloghe, déposée a posteriori, ne fait que confirmer le scénario d’une justice aux ordres, où l’on crée la cause après avoir enclenché les effets.
Face à ces dérives, l’UDIS ne mâche pas ses mots : « Cette procédure, viciée de bout en bout, repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation. » L’indépendance de la justice, déjà malmenée, sort de cette affaire avec un crédit sérieusement entamé. Comment expliquer que des magistrats, garants de la loi, puissent ainsi travestir la vérité en toute impunité ? À qui profite le crime ?
L’UDIS appelle l’opinion nationale et internationale à se mobiliser contre ce qu’elle qualifie de « dictature judiciaire ». Manifestations pacifiques, diffusion de l’arrêt de la Chambre d’Accusation, saisine des instances nationales et internationales : le parti entend bien faire de cette affaire un cas d’école de la lutte contre l’arbitraire.
Au-delà du cas Opiangah, c’est toute la crédibilité de l’État de droit qui est en jeu. La justice, rappelait récemment un haut magistrat français, « est un service public ». Encore faut-il qu’elle serve le citoyen, et non les intérêts d’un système. Au Gabon, l’affaire Opiangah sonne comme un avertissement: nul n’est au-dessus de la loi, mais nul ne doit non plus être victime d’un système qui piétine ses propres règles.
