Dans une correspondance adressée au président du Conseil d’administration (CA) de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Nadia Christelle Koye, directrice générale de l’institution, a réagi avec fermeté à sa suspension conservatoire, estimant qu’elle viole les textes en vigueur et traduit « un abus de pouvoir ».
Dans une note référencée n°1654/25-CNAMGS/DG-NCK, datée du 6 octobre 2025, Mme Koye accuse réception du courrier de suspension émis par le président du Conseil d’administration, Alain-Claude Kouakoua, tout en contestant sa légalité.
« Ayant été nommée par le Conseil d’administration dans son ensemble, un seul administrateur, fût-il le PCA, ne peut unilatéralement et abusivement décider de la suspension du Directeur général », écrit-elle dans le document.
S’appuyant sur les statuts de la CNAMGS et le décret n°076 régissant son fonctionnement, la directrice générale suspendue rappelle que toute décision de cette nature doit émaner d’une délibération du Conseil d’administration, et non de son président seul.
Elle invoque également le respect du principe de légalité et du principe du contradictoire, précisant que nul ne saurait être sanctionné sans avoir eu la possibilité de se défendre.
« À maxima, pourquoi n’ai-je pas eu l’opportunité de me défendre pour apporter ma part de vérité conformément à la Constitution ? » s’interroge-t-elle, dénonçant l’absence d’audit préalable ou de conseil extraordinaire avant sa mise à l’écart.
Mme Koye affirme que cette décision s’inscrit dans un contexte de « pressions permanentes » qu’elle subirait depuis plusieurs mois dans l’exercice de ses fonctions. Elle met en cause les ingérences du président du Conseil d’administration dans la gestion opérationnelle de la CNAMGS, estimant qu’il s’agit d’un dépassement de ses prérogatives.
« Je m’interroge sur vos motivations profondes quant à la mise en œuvre de la politique du Chef de l’État et dont la CNAMGS est un outil séculier », écrit-elle, en référence à la vision prônée par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, fondée sur la transparence et le respect des lois.
Considérant sa suspension comme « un abus de pouvoir », Nadia Christelle Koye affirme se réserver le droit d’engager « toutes les procédures judiciaires consécutives à cet acte ».
« Je ne suis pas concernée par cette note qui fait honte à la Vème République », conclut-elle dans un ton particulièrement ferme, tout en adressant copie de sa correspondance à la ministre des Affaires sociales et de l’Inclusion.
Cette sortie de la directrice générale suspendue vient ainsi mettre en lumière les tensions internes au sein de la CNAMGS, institution clé de la politique sociale du Gabon. Elle soulève aussi la question de la gouvernance et du respect des procédures administratives au sein des établissements publics.

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