Gabon/Santé d’Ali Bongo : « Les institutions de la République ont été déployées pour ne pas respecter la constitution », Appel à Agir

Appel a Agir1Une dizaine de personnalités politiques et de la société civile, réunies au sein de la plateforme « Appel à Agir » dont l’objectif est de défendre la forme républicaine et le régime démocratique de l’Etat, ont animé une conférence de presse à Libreville. Plusieurs questions d’actualité ont fait l’objet d’échanges entre cette organisation citoyenne et la presse. Sur la demande faite à la justice de soumettre Ali Bongo Ondimba à un examen médical, l’organisation associative a accusé les institutions de n’avoir pas respecté la constitution.

« Nous avons invité les institutions à constater son empêchement puis à déclarer la vacance du pouvoir. Tous les stratagèmes furent alors déployés pour ne pas respecter la Constitution, pour la manipuler et imposer au pays une imposture institutionnelle ».

En février 2019, cette organisation citoyenne avait lancé un « appel à agir » sur l’état de santé d’Ali Bongo, victime d’un AVC à Riyad, en Arabie Saoudite, un accident qui avait selon la plateforme un impact considérable sur le fonctionnement des institutions. Profondément attachés à la République et à l’Etat de droit.

« Nous avons invité les institutions à constater son empêchement puis à déclarer la vacance du pouvoir. Tous les stratagèmes furent alors déployés pour ne pas respecter la Constitution, pour la manipuler et imposer au pays une imposture institutionnelle. Dans les mois qui ont suivi, nous nous sommes interrogés et avons interrogé le pays en se posant cette simple question : Qui dirige le Gabon ? ».

Les instigateurs de la plainte n’attendaient plus de la justice gabonaise. Ils voulaient éprouver les institutions de la République.

« En l’absence évidente d’Ali Bongo et sans que les institutions constitutionnelles n’aient pas joué leurs rôles respectifs, notamment en appliquant l’article 13 de la Constitution, qui prenait les décisions ? Qui avait pris les rênes du pays ? Qui dirigeait le pays ? Qui détenait le pouvoir réglementaire, nommait aux emplois supérieurs civils et militaires ? Nous avions estimé que, plus qu’une imposture au sommet de l’État, il y avait un coup d’État institutionnel ayant détourné la Constitution et favorisé l’essor des clans politiques et familiaux, au mépris de toute considération républicaine ».

Puis d’ajouter que : « Logiques dans notre démarche et au regard de l’imbroglio permanent au sein de l’Exécutif, nous avions d’abord saisi les deux chambres du Parlement et la Cour constitutionnelle afin qu’il soit mis un terme à cette imposture. Pour toute réponse, nous avions eu droit à un silence méprisable. Nous avons ensuite saisi la justice aux fins de contraindre Ali Bongo à se soumettre à une expertise médicale censée déterminer ses capacités cognitives. Prétextant le privilège de juridiction, les tribunaux affirmaient qu’ils n’étaient pas qualifiés pour connaître de cette affaire. Pourtant, quand on ne traite pas le fond, il continue de produire ses effets. Et ils sont généralement catastrophiques ».

En ce qui concerne la question des élections générales de cette année, « Appel à Agir »

« Cette année 2023, notre pays organisera trois élections : la présidentielle, les législatives et les locales. D’aucuns, peuvent se poser ces questions :

À quoi cela sert-il et comment est-il possible d’aller en compétition électorale contre un régime prompt à envoyer un hélicoptère des milices bombarder le quartier général de son adversaire et tuer des compatriotes qui revendiquent le respect de leur choix ?

En République, les institutions résultent du Peuple souverain, de sa volonté. Cette année 2023, le Peuple gabonais est invité à exercer directement sa souveraineté pour élire dans les institutions du pays les responsables qui auront la charge de conduire son destin. C’est l’ultime recours pour mettre un terme à l’imposture. Chaque Gabonaise et chaque Gabonais doivent en avoir conscience et agir en conséquence ».

Appel à Agir a invité le peuple à s’inscrire sur les listes électorales et de sanctionner le régime.

« Notre Appel à Agir en faveur du respect de la Constitution, de la République et de l’État de droit démocratique est invité à rencontrer le Peuple souverain à la faveur des prochaines élections. Nous considérons que le grand récit national est en train de s’écrire, qu’il a jusque-là oscillé entre des impostures, passant de celle-ci à celle-là, qu’il a superposé des dénégations du droit et du bon sens, et conduit notre pays à des impasses sociopolitiques dont les conséquences néfastes pour notre vivre-ensemble n’ont pas fini de s’étaler et de ruiner notre communauté de destin. C’est pourquoi nous continuons d’appeler chaque Citoyen à agir contre ces impostures, ces dénégations et ce funeste destin que des zélateurs du régime promettent à notre nation ».

Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...