LA COMMISSION NATIONALE DE LUTTE CONTRE L’ENRICHISSEMENT ILLICITE (CNLCEI) EST-AU-DESSUS DU GOUVERNEMENT ?

Voici une question qui, parmi tant d’autres, taraudent les esprits, alors que de nombreux vices de forme sont dénoncés quotidiennement en rapport avec le respect des textes régissant l’organisation des futures élections dont la présidentielle.

L’on croit savoir que toutes les conditions sont, du point de vue du pouvoir, réunies pour aller à des élections apaisées. Et pourtant, au constat, moult zones d’ombre semblent subsister au nombre desquelles celle concernant la disposition portant déclaration des biens auprès de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite par les différents candidats. Venant alimenter les conversations, le fait que le Secrétariat Général de ladite Commission ait refusé, il y a deux jours, de délivrer les certificats de déclaration de biens aux candidats aux élections législatives ayant pourtant déposé leurs dossiers. La CNLCEI s’oppose même à la remise aux représentants des candidats lesdits certificats au prétexte que le candidat doit, lui-même, venir le retirer. Quelle incongruité ? Comment expliquer cette attitude scélérate et anti-légale ? Si ce n’est avancer que la machine infernale d’un pouvoir incapable et aux abois est à nouveau en marche, créant des difficultés, notamment aux candidats de l’intérieur du pays, dans le but avoué de réduire leurs chances de réussite au profit des Pédégistes qui continuent de faire vivre les populations d’illusion.

Mercredi dernier, le même Secrétariat de la CNLCEI refusait de prendre les fiches dûment signées et remplies par les candidats sous le fallacieux prétexte que la date de dépôt des dossiers était dépassée. Mais, que l’on sache, la Commission est-elle au-dessus du gouvernement pour ne pas devoir tenir compte de la prolongation décidée par les autorités ayant décidé de reporter ladite date au dimanche 16 juillet 2023 à 18 heures ? Affaire à suivre quand on sait que de nombreux candidats s’estimant lésés ont eu recours mercredi dernier à huissier de justice pour déposer leur dossier, après avoir rencontré le président du Centre Gabonais des Élections (CGE), lequel a tenté d’expliquer au Secrétariat de la CNLCEI que la date de dépôt des dossiers n’avait pas expiré. Ce qui a eu une conséquence plutôt positive, les candidats ayant pu enfin déposer leur dossier. Il n’en demeure pas moins qu’on est en droit de se poser la question de savoir où va le Gabon ?

 

Chartrin ONDAMBA

Redacteur en chef adjoint