Dans le cadre de l’organisation du dialogue national inclusif et souverain qui se tiendra le mois prochain afin de restaurer les institutions républicaines, des valeurs du citoyen gabonais, et d’impacter le quotidien des Gabonais, l’honorable député Gérard Ella Nguema a, après deux mois de silence, tenu une conférence de presse dans les locaux de la Chambre de Commerce de Libreville.
Dès son allocution, il a d’abord rendu hommage au président de la transition pour l’acte de bravoure du 30 août 2023, tout en exhortant les membres du CTRI à continuer dans la solidarité, pour l’accomplissement des activités qui a permis de poser les jalons du développement et du retour des institutions du pays. Ainsi, il note, à l’actif du CTRI et de son président, de nombreuses réalisations améliorant le quotidien des Gabonais, notamment le bitumage des voies secondaires, l’amélioration du pouvoir d’achat, la mise en service d’une société de transport aérien, paiement de pension et revalorisation des salaires et rappels, le retour du Gabon dans la CEEAC, etc.
Présentant sa gratitude pour ces actions publiques et cette diplomatie agissante réalisées pour le pays, Gérard Ella Nguema entend de fait rendre l’ascenseur au Président de la transition pour tous ses actes et engagement remettant le Gabon dans la sphère des structures internationales.
Cependant, il lui formule quelques attentes de transparence et de justice. Pour lui, les Gabonais ne veulent plus des manigances dans les admissions aux concours d’entrée en administration publique, tels que le concours d’entrée dans les forces de police et à la douane. Il l’encourage à fournir, en tant qu’emblème d’espoir et de libération, des efforts supplémentaires dans les quartiers sous-intégrés, marqués par des délestages et manques d’eau et sur la question du chômage.
Dans cette lancée, il invite l’ancien Premier ministre Alain Claude Billy Bi Nze, « la grande gueule pour rien », à faire preuve de silence et d’humilité, étant donné que toutes ces attentes non résolues des Gabonais sont à mettre à l’actif de son incompétence, en tant que chef du gouvernement déchu. Aussi demande t-il à ses compatriotes de se désintéresser désormais des agitations et élucubrations d’Alain Claude Billy Bi Nze.
Dans cette même idée, il dénonce avec fermeté un complot de la part des leaders politiques de la majorité comme de l’opposition, visant à contacter les autorités internationales pour les conduire à faire pression au chef du CTRI, afin d’annuler la clause de non-participation aux prochaines échéances électorales, les rendant inéligibles notamment pour les élections présidentielles et locales prochaines.
Il interpelle directement l’actuel chef du gouvernement, Raymond NDONG Sima sur ce point, en lui rappelant son accord d’intégrer la primature de l’instance exécutive en connaissance de cause.
Il interpelle alors le Premier ministre sur sa propre déclaration de sa disposition à sauver son pays en tuant ses ambitions politiques.
Son admonestation va aussi à l’endroit de toutes les personnalités politiques ayant occupé un poste de président d’une institution nationale, et souhaitant se présenter aux prochaines élections. Il y dénonce de fait la résurgence des pratiques pdgistes par ces mêmes acteurs politiques qui auparavant critiquaient les anciens dirigeants. Il déclare par conséquent, « la République des caprices est terminée ».
S’interrogeant sur ces comportements surprenants de la part de ceux qui les dénonçaient dans le passé, l’honorable député demande dans cette optique à ce que rien ne change concernant ce cadre juridique, dans cette charte de transition.
Il demande ainsi aux nouveaux bénéficiaires des postes de responsabilité politique et administrative, leurs apports auprès des populations gabonaises.
Exposant la résurgence non seulement des pratiques népotiques, et de copinages au sein des administrations, mais surtout au retour au privilège du Parti démocratique gabonais dans les nominations au sein des institutions nationales.
« Les Gabonais n’accepteront pas de se plier aux caprices de vieux démons » dit-il.
Il demande donc au président de prendre des mesures fortes, allant jusqu’à mettre à l’écart tous les indélicats, quels que soient leurs niveaux de relation avec les membres du CTRI.
Concernant l’arrestation de tous les responsables pdgistes et de Delta Synergie, il refuse cette idée d’attribuer cette responsabilité au président, mais plutôt aux Procureur Général de la République, à la Cour des comptes, de faire des procédures d’enquête. Selon lui, L’appel à la dissolution du PDG par décret se confronte à la participation des Gabonais aux bals de sorciers de ce parti à Louis. Il invite d’ailleurs à se souvenir de l’impact de la dissolution de l’Union nationale sur le plan international.
Il y voit de fait un piège ourdi contre le Président de la transition.
Gérard Ella Nguema perçoit également dans la coïncidence de la découverte des cadavres sur les plages de Mayumba et de Libreville et la commémoration des victimes du naufrage d’Esther Miracle comme étant une tentative de salir l’image du Président de la transition, inoculant dans la conscience des Gabonais l’idée qu’Oligui serait le commanditaire de ces crimes.
Au crépuscule de son allocution, il formule le vœu dans le cadre du dialogue la mise en place d’une commission vérité, réconciliation et réparation.
Il promet de défendre au cours des assises nationales l’idée de la Gabonité exclusive pour l’accès aux fonctions de responsabilité publique et parapublique.
Jimmy Mandoukou