Déchu après avoir longuement été le principal détenteur du pouvoir politique, beaucoup de Gabonais pensaient que le PDG irait aux oubliettes après le coup de force opéré par les forces nationales armées du Gabon réunies au CTRI.
Il aura fallu seulement 7 mois pour revoir ce parti revenir au-devant de la scène nationale et internationale, au moyen d’interviews et de conférences de presse réalisées par ses cadres auprès de la presse nationale et internationale, désormais avec un regard autocritique et révolutionnaire face à leur gestion passée pour le moins catastrophiques de l’appareil d’État.
Arborant cette nouvelle attitude introspective, les militants de l’ancien parti-Etat, à l’initiative de leurs hiérarques, ont organisé ce 16 mars 2024 dans l’enceinte du Jardin botanique sis aux Camp de Gaulle, un grand dialogue intitulé «Assises d’autocritique et de refondation du parti démocratique gabonais», assises au cours duquel les militants ont eu l’occasion de dire crûment leurs quatre vérités aux dirigeants actuels du parti.
Comme à son accoutumé, le du PDG n’a pas fait dans la demi-mesure. En effet, à cette occasion, le Gabonais lambda a pu assister une nouvelle fois non seulement à un accueil en grande pompe des cadres du parti, arrivant dans les lieux selon un protocole bien planifié, mais également à une exposition d’un grand nombre de véhicules de luxe sur le parking, preuve manifeste du privilège que bénéficient encore les hiérarques du PDG en ce moment de transition.
Les Gabonais ont par ailleurs été témoins de la participation à ces assises d’une foule aussi importante que celles qui étaient présentes lors des évènements de ce parti les années précédentes. Une présence sonnant clairement comme un camouflet à l’endroit de leurs adversaires qui espéraient le déclin immédiat de cette formation politique.
En ce qui concerne les principales thématiques développées au cours de ces assises, le comité d’organisation a pu dresser dans son rapport final une liste des erreurs politiques passées faites dans les institutions publiques et au sein même du parti, à partir des griefs et préoccupations relevées au cours des échanges avec les militants. Il a dans ce cas émis des propositions de solutions, basé sur l’action militante pour éviter la reproduction des pratiques exécrables, caractérisation de la gestion passée du parti et des institutions publiques et parapubliques du pays.
«Ces assises ont permis l’introspection et un débat fructueux afin d’améliorer la gouvernance du parti et la préparation des échéances électorales futures», a affirmé le rapporteur.
La démarche de ces assises selon lui, a consisté à la réalisation d’une autocritique et d’entrevoir une refondation pour un changement positif du PDG.
Ainsi, au rang des erreurs, le déficit de communication entre le président de base et l’organe exécutif central du parti, l’absence aux activités stratégiques et le laxisme dans la prise de décision de haut niveau, l’absence d’une architecture de prise de décision clairement définie, les promotion discrètes et le manque de moyen des secrétariat, la juxtaposition du comité permanent au bureau exécutif, favoritisme dans le choix des candidats, les manœuvres électorales contestées, l’absence de responsabilisation dans la gestion électorales, l’opacité dans la gestion budgétaire, et les relations conflictuelles entre les organes du parti, ont été relevées par le comité d’organisation des assises, soulignant la nécessité d’une réforme interne évidente pour restaurer la confiance des gabonais au parti démocratique gabonais.
Dans cette optique de revitalisation de l’image de leur parti, sa stratégie et son fonctionnement, les membres du comité ont retenu les recommandations des militants, notamment la suppression du terme « DCP » pour désigner le président du parti, l’élection d’un président et des vice-présidents lors du prochain congrès, consultation systématique de la base pour le choix des candidats pour les échéances législatives et locales, la sélection du secrétariat fait sur le critère de l’expérience et de l’ancienneté, suppression du comité permanent du bureau politique et réduction du nombre des membres de ce bureau, transparence dans la gestion du parti, prise en compte des femmes et des jeunes,etc.
Autant de résolutions qui indiqueraient une véritable révolution au sein du PDG, s’il n’existait pas cette fameuse maxime, « le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir».
Jimmy Mandoukou