L’affaire Hervé Patrick Opiangah (HPO) prend un tournant aussi politique que judiciaire. Dans une sortie médiatique conjointe accordée aux rédactions de Dépêche 241 et Gabon Média Time, ses avocats, menés par Me Julien Bensimhon, ont dénoncé avec fermeté ce qu’ils qualifient de « complot orchestré » contre leur client, pointant du doigt la complicité présumée du procureur de la République.
Selon Me Bensimhon, HPO vit un exil forcé doublé d’une dégradation préoccupante de sa santé. « Il se porte mal mais reste combatif », affirme l’avocat, qui indique que son client, face à une justice jugée partiale, a décidé de saisir la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).
La démarche vise à dénoncer les violations graves des droits fondamentaux, notamment le droit à un procès équitable et à une défense libre. Une initiative qui, selon ses conseils, dépasse le cas individuel pour poser la question centrale de la crédibilité de l’appareil judiciaire gabonais.
« Dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah, la justice gabonaise est au défi de sa propre crédibilité », a lancé Me Bensimhon. Pour les avocats de l’homme politique, le dossier est entaché de manipulations judiciaires inquiétantes. Ils affirment que certaines procédures seraient instrumentalisées à des fins politiques, et que le procureur jouerait un rôle actif dans ces manœuvres.
« Ce n’est plus un simple abus de pouvoir, mais une trahison de la mission fondamentale de la justice », a ajouté l’un des membres du collectif d’avocats, évoquant une « dérive inquiétante » de l’institution judiciaire.
Alors que le Gabon sort d’un scrutin présidentiel tendu, l’affaire HPO trouve un écho particulier dans une opinion publique déjà méfiante. Elle pose avec acuité la question de l’indépendance de la justice et du respect des droits de l’Homme dans un contexte politique particulièrement sensible.
À l’international, cette saisine de la CADHP pourrait susciter l’attention des organisations de défense des droits humains, alors que le Gabon tente de redorer son image sur la scène africaine et mondiale.
En attendant une réaction de la Commission africaine, Hervé Patrick Opiangah poursuit son combat, convaincu d’être victime d’une machination d’État. Pour ses avocats, il ne s’agit pas seulement de défendre un homme, mais de préserver l’essence même de l’État de droit.
Une chose est certaine : l’affaire HPO est désormais bien plus qu’un dossier judiciaire. Elle est le révélateur d’une lutte de pouvoir où la justice apparaît, aux yeux de certains, comme un instrument à double tranchant.
